GOLL Yvan : sa vie et son oeuvre
Publié le 14/12/2018
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GOLL Yvan, pseudonyme d’Isaac Lang (1891-1950). Poète, dramaturge et romancier d’expression française et allemande. Né à Saint-Dié, issu de parents alsaciens-lorrains, Yvan Goll fréquente le lycée de Metz, puis, à partir de 1912, poursuit des études de droit à l’université de Strasbourg. A la même époque, il se rend à Berlin, où il participe aux manifestations expressionnistes. Pendant la Première Guerre mondiale, réfugié en Suisse, il écrit ses premiers textes poétiques (Élégies internationales, 1915; Requiem pour les morts de l'Europe, 1916), composés en français ou en allemand; il rencontre alors Claire Studer, qu’il épousera en 1921 et qui partagera avec lui ses expériences littéraires. Après la guerre, le couple se fixe à Paris; Yvan Goll y rencontre les surréalistes et participe à la publication du Manifeste de 1924; fasciné par le nouveau mouvement littéraire, il compose des pièces de théâtre (Mathusalem, en allemand, 1919, éd. 1922; en français, éd. 1923, création 1927)
«
que
l'airNers un soleil nickelé qui bout au bain-marie»
(le Nouvel Orphée, 1923).
Toutes ces tensions s'expriment plus nettement
encore dans les œuvres dramatiques de Goll.
Soucieux
de montrer la vérité sociale, de faire du dramaturge « un
savant, un politicien, un faiseur de lois», l'écrivain
entend construire un théâtre « surréel », qui puisse briser
les moules du rationalisme et de la logique, un théâtre
de « masques ».
Le personnage est pour lui une entité
symbolique, non un héros à la psychologie complexe.
La
mise en scène doit associer des signes multiples et élimi
ner toute vraisemblance réaliste.
Une telle théorie, direc
tement appliquée dans Mathusalem, préfigurera à la fois
le théâtre de 1' absurde et le théâtre engagé des années
50 : Goll utilise les techniques audiovisuelles les plus
diverses, bouleverse le déroulement chronologique de
l'action, fait participer le public au drame; la satire du
capitalisme, de la famille bourgeoise s'y développe sui
vant les principes qui seront ceux de Ionesco dans la
Cantatrice chauve : bien plus que le déploiement d'une
thèse, l'incohérence du langage, la vacuité de ses signifi
cations renvoient les personnages à leur néant.
La parole théâtrale devient donc une forme supérieure
de dérision, mais aussi un instrument ambigu : lyrique,
elle semble chercher refuge dans le merveilleux du rêve;
absurde, elle consacre la ruine de toute valeur humaniste,
voire politique.
Là réside sans doute la modernité de
Goll; pourtant.
ce n'est pas un ouvrage précis qui confère
encore à 1 'écrivain une relative actualité, mais le dessein
général de son œuvre; ne se bornant pas à opérer la
synthèse du symbolisme, de l'expressionnisme allemand
et du surréalisme, celle-ci en a prolongé les découvertes,
préfigurant le� expériences poétiques et dramatiques de
la seconde moitié du siècle.
BIBLIOGRAPHIE Les poésies de Goll ont été réunies en quatre tomes sous le
titre Œuvres.
Paris, Émile-Paul.
t.
1 : 1968, t.
2 : 1970 (é dit io n
établie par Claire Goll et Fra nçoi s- X avi er Jaujard avec des illus
trations de Chagall.
Dela una y.
Foujita, Léger, Dali, Matisse,
Zadkine, une notice biographique et une bibliographie).
Son
théâtre a été puhlié , avec les importantes pré fac es sur le drame.
»
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