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Graham Greene, romancier de l'aventure

Publié le 21/11/2011

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Le prix de Jérusalem 1981 a été remis à l'écrivain britannique Graham Greene .. pour ses écrits contre la tyrannie et le despotisme et pour une oeuvre dans laquelle la foi est la pierre angulaire de la liberté humaine. " Les Editions Robert Laffont viennent d'achever la publication en dix-huit volumes de presque toute l'oeuvre romanesque de Graham Greene, ne laissant de côté que quelques oeuvres de jeunesse; un volume d'autobiographie complète l'ensemble. Cette entreprise est due à l'amitié qui lie l'éditeur à l'auteur, et ne pouvait être plus heureuse. Graham Greene vit depuis de nombreuses années en France et nous est très proche.

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« Ministère de la peur , tandis que Tueur à gages reprend le thème, en Sir Marcus, des marchands de canons qui ne craignent pas de sacrifier les vies humaines et de provoquer des meurtres indivi­ duels.

C'est un Scobie que nous retrouvons dans la Fin tlune liaison et le catholique Graham Greene, montre le conflit de la chair et de l'esprit à la fois chez le héros et chez Sarah aimant d'un amour chamel et torturée par la fidélité qu 'elle doit au Christ .

Combien les Comédiens nous font revivre la dictature de Duvallier,« papa Doc "• en Haïti ! Portent ce nom et donnent au roman son titre ceux qui jouent des rôles sans conviction en amour et en politique , et même dans leur mort qui n'est que risible.

C'est une autre des Antilles qui a sus­ cité Notre agent à lA Havane.

Nous sommes à Cuba, avant Fidel Castro, mais ce marchand d'as­ pirateurs devenu agent de l'Intelligence Service nous administre la preuve que l' absurde peut devenir réalité.

Si les Voyages de ma tante nous conduisent dans le monde familial, la vie et les événements n'y sont pas moins agités et le sus­ pense est un admirable levier.

En fait roman poli­ cier et roman d'espionnage sont les nostalgies de Graham Greene comme nous le constatons dans l'Agent Secret, Consul Honoraire ou le Facteur humain.

Le facteur psychologique prédomine cependant et nous avons dans Orient-Express une admirable -et repoussante -peinture des vices , des ambitions , des désirs sordides de voyageurs apparemment normaux.

Graham Greene est lucide.

Il ne flatte pas l'hu­ manité .

L'expérience lui a appris à la regarder avec un regard à la fois pénétrant et ironique.

L'indignation éclate parfois, et le chrétien appa­ raît .

Mais pas plus que son ami François Mauriac il ne vise au roman édifiant.

La puissance et la gloire en est la preuve éclatante .

Il est cependant attentif à l'homme et à ses faiblesses; la pitié , mieux la compassion , se font jour et le romancier va au-delà d' Anthony Farrant qui, dans les Nau­ fragés , finit par accepter une vie conformiste, et par ne rien changer à ses préjugés britanniques.

L'on peut penser que l'essentiel pour notre roman­ cier est le facteur humain, qui donne son titre à son dernier grand roman.

Cette fuite qui nous est racontée dans les services secrets anglais nous per­ met de connaître par Castle , Percival et Davis , au milieu des opérations de contrôle , une atmosphère de défiance et de suspicion , les antinomies de l'in­ flexible raison d'Etat et de la nature des êtres de chair , qui sont aussi des âmes.

Aussi Jacques Madaule a-t-il pu écrire dans Témoignage chré­ tien : ..

Nul, depuis Dostoïevski, ne s'est avancé plus profondément que lui dans la misère de l'homme .

Mais cette misère n'est pas une misère sans rémission , tant qu 'il y brille, si faible et si désirée soit-elle, une étincelle d'amour "· Pourtant Graham Greene sait se dédoubler et prendre ses distances même à l'égard de héros qui sembleraient exprimer ses sentiments et ses aspira­ tions .

Il exerce admirablement cette fonction et cette qualité spécifiquement britannique, le " self­ control » .

L'ironie et l'humour peuvent être des armes _ et des moyens aussi efficaces .

André Billy pour sa part écrivait, à propos d'un Américain bien tranquille, dans le Figaro : ..

J'aime le ton sobre, flegmatique , l'ironie cruelle et rentrée de Greene , j'aime aussi Un Américain bien tranquille pour ses arrière-fonds de pensée et le conflit qu'il évoque de l'action et du désintéressement devant le drame des civilisations ».

Comme Balzac il est le créateur ou plutôt le recréateur d'une Comédie humaine - n'a-t-il pas écrit les Comédiens ? - les critiques littéraires, par un jeu de mots ont appelé son œuvre. »

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