GRATIANT Gilbert : sa vie et son oeuvre

GRATIANT Gilbert (1895-1985). Né à Saint-Pierre (Martinique), agrégé en 1923, il accomplit une carrière d’enseignant qui s’acheva dans de grands lycées parisiens. Comme Léon Laleau, Gilbert Gratiant se trouve à la charnière entre deux conceptions de la littérature antillaise, littérature d’imitation ou littérature « noire ». L’une et l’autre sont capables de produire certainement des œuvres médiocres et peut-être des œuvres géniales. Gratiant ne méritait pas d’être appelé « poète de caricature » par Étienne Léro dans « Légitime défense ». Mais il serait excessif de voir en lui le modèle d’une littérature à son apogée. Gratiant se sent mal à l’aise — et c’est alors le meilleur de lui-même qui réagit — devant la littérature à laquelle il a cru devoir s’astreindre dans un premier temps. Ses Poèmes en vers faux sont souvent irritants, d’abord par la longue introduction sur ce qu’est la poésie. Sujet ambitieux, qui demande à être traité sans aucune suffisance. Il apparaît que chez Gratiant,