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GRÉVIN Jacques : sa vie et son oeuvre

Publié le 15/12/2018

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GRÉVIN Jacques (1538-1570). Poète de qualité aux ressources diverses, dramaturge important et reconnu, médecin courageux et passionné, Jacques Grévin a su, au cours d’une carrière brève mais pleine, donner aux entreprises variées qui l’ont occupé la marque d’une personnalité forte et attachante.

 

Né à Clermont-en-Beauvaisis, dans une famille modeste, il étudie au collège de Boncourt, où il assiste aux représentations de la Cléopâtre captive et de la Rencontre de Jodclle. Puis il mène de front sa médecine et une carrière littéraire prometteuse, rimant à l’occasion

« des mariages princiers, traduisant un opuscule de Plutar­ que (1558).

Agrégé à la , 1 'Olympe, où il dit sa passion pour Nicole Estie!Jne, savante fille du libraire ( 1560).

Sa visite à la reine Elisabeth (fin 1560) ressemble déjà à une profession de foi religieuse.

Il aura encore Je temps de voir représentées deux de ses pièces, César, adaptation de la tragédie en vers latins Julius Caesar de Muret, et les Es ba his ( 1561 ), de soutenir sa thèse et de publier son Théâtre et la seconde partie de l'Olympe et de la Gélodacrye (156 L), avant que ne soit connue son adhésion à la Réforme.

C'est dès lors pour lui, comme plus tard pour Hugo, le «temps d'avoir d'autres fiè­ vres ».

Sa participation (probable) à la polémique protes­ tante contre Ronsard (le Temple de Ronsard, 1563) lui aliène le poète, tandis qu'il ferraille avec le médecin Charpentier à propos de l'antimoine.

Réfugié en Angle­ terre (1567), un moment à Anvers, au service de Plantin, chez qui il publie quelques traductions et un livret péda­ gogique, il trouvera son havre auprès de Marguerite de France, à Turin, où il finira ses jours.

Les Esbahis.

dont le schéma reproduit celui de la comédie italienne, saluaient le triomphe marivaudien de la jeunesse et de l'amour sur la vieillesse.

Avec la Tréso­ rière (1559), Grévin voudra faire une âpre satire des gens de finance mais aussi (d'abord?) tourner en dérision des stéréotypes tels que Je héros noble ou l'amant cour­ tois.

Grévin, qui prétend > et, à cette fin, évite le parler bas et le jargon affecté, sans rompre toutefois avec la tradition médiévale, s'efforce de tirer Je meilleur parti d'un genre, la comédie, envers lequel le théâtre humaniste manifeste une certaine condescendance.

César, son unique tragédie, témoigne de la même volonté : c'est une variation réussie sur un thème familier à tous qui «se signale surtout par 1' éloquence oratoire, par de saisissants effets pathétiques et par la fermeté de J'alexandrin» (M.

Lazard).

Bien qu'il soit l'un des premiers à faire allusion à la Poétique d'Aristote, Grévin demeure fidèle, comme l'a noté Weinberg, aux conceptions dramatiques du Moyen Âge.

Ronsardisant dans son Hymne à Monseigneur le Dau­ phin (1558), il a tôt fait, comme du Bellay, de revenir à la poésie moyenne.

L'Olympe, en dépit de quelques bouffées pétrarquistes, s'adresse à une aimée rien moins que mythologique ou inaccessible.

Grévin y rêve d'un mariage bourgeois et s'y interdit toute gauloiserie.

Puis, >, 1971).

On lit des extraits de l'Olympe et de la Gélodacrye, à la suite du Théâtre complet que Pin vert avait procuré jadis (Paris, Garnier, 1922).

La traduction de Wier a été réimprimée dan s la > (Paris, 1885, 2 vol.).

Sur l'homme et l'œuvre, la thèse de Lucien Pinvert (Jac­ ques Grév in, Paris, 1898) n'a pas été remplacée mais p lus ie u rs aspects particuliers ont bénéficié d'un éc la ir a g e nouveau : on lira s u r le dra ma tu rg e les travaux de Madeleine Lazard, La Comédie humaniste et ses personnages, Pari s , P.U.F., 1978 et Je Théâtre en France au xvt" siècle, Paris.

P.U.F., 1980; sur le poète, l'In­ fluence de Ronsard sur la poésie française de Marcel Raymond, Genève, Droz, 1927 et 1965; et enfin sur le traducteur de Wier, Robert Mandrou, Magistrats et Sorciers, Paris, Plon, 1968, p.

126 sqq.. »

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