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GUILLAUME DE MACHAUT ou DE MACHAULT : sa vie et son oeuvre

Publié le 14/12/2018

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machaut

GUILLAUME DE MACHAUT ou DE MACHAULT (v. 1300-1377). Musicien, poète, auteur de dits narratifs et lyriques [voir Dit], d’une chronique, Guillaume de Machaut apparaît dans les lettres médiévales comme porteur d’une volonté de totalisation des codes, des traditions et des savoirs transmis à son époque, d’un superbe désir de définition des formes, d’une conscience nouvelle, enfin, du métier d’écrivain. Sa maîtrise, reconnue par ses contemporains, le sera encore par ses nombreux disciples dans toute l’Europe jusqu’à la fin du xvc siècle : « Maistre Guillaume de Machault, le grant rhétorique de nouvelle fourme, qui commencha toutes tailles nouvelles, et les parfais lays d’amours », écrit l’auteur anonyme des Règles de seconde rhétorique.

 

Guillaume de Machaut naît d’une famille non noble originaire de Machault, petit village des Ardennes, dans l’arrondissement de Vouziers. On lit, à la fin du Jugement dou roy de Navarre, cette signature du poète : « Je, Guillaumes dessus nommez,/ Qui de Machau sui seurnommez/ [...]/Ai ce livret rimé et fait ». Son éducation, probablement à Reims, est celle d’un clerc. Vers 1323, Guillaume entre au service de Jean de Luxembourg, roi de Bohême. Il est successivement auprès de lui « clerc aumônier », « notaire », puis « secrétaire ». Il l’accompagne dans ses voyages et ses expéditions, parcourant ainsi l’Europe. Les dits du poète, bien postérieurs, nous livrent de ces voyages un écho assourdi, mais un témoignage fourni et chaleureux de son admiration pour le roi Jean. La figure du prince apparaît de nombreuses fois dans les dits. Recours, dans le Jugement dou roy de Behaingne, Jean est cité comme modèle à Charles de Navarre dans le Confort d'ami, évoqué dans le dit de la Fonteinne amoureuse et dans la Prise d'Alexandrie. Grâce sans doute à la faveur de ce roi, on voit Guillaume, qui ne recevra jamais les ordres, obtenir du pape Jean XXII divers canonicats, dont, en 1333, le canonicat en expectative de Reims. En 1337, Guillaume prend sa charge à Reims par procuration. Il semble qu’il se soit fixé dans cette ville à partir de 1340, date à laquelle le roi Jean, devenu aveugle, ne peut plus organiser de campagnes. Après la mort de son protecteur à Crécy en 1346, Guillaume de Machaut passe au service de sa fille Bonne de Luxembourg. Un moment dans le sillage de Charles de Navarre, dont il fait le juge du dit qui porte son nom et auquel il adresse le Confort d'ami lors de la captivité de ce dernier (1356-1357), le poète compose ensuite sa production pour le parti adverse. La Fonteinne amoureuse (1360) est dédiée à Jean de Berry. Machaut cite le dauphin, futur Charles V, son « droit signeur quoi que nuis die », dans le Voir Dit. Il écrit enfin la Prise d'Alexandrie en l’honneur de Pierre Ier de Lusignan, roi de Chypre, qu’il avait rencontré.

 

Les rapports du poète et des princes, on le voit, sont étroits et définissent l’originalité du statut social de Machaut : clerc au contact des cours, clerc qui se rêve par instants chevalier. Le poète commente ainsi l’anagramme qui clôt le dit de l'Alerion : « Par ce verrez tout clerement / Se cils est clers ou damoiseaus / Qui fist ce “Dit des quatre oiseaus” ». Position orgueilleuse qui naît, pour le poète, d’une appréciation nouvelle de son statut et des pouvoirs de l’écriture.

 

La production littéraire de Machaut a deux aspects essentiels : la poésie lyrique, « Louange des dames », dans la tradition du grand chant courtois; la poésie narrative, dont les thèmes ou les forces motrices (Amour, Désir, Espérance) viennent de ce lyrisme. Mais la narration de ces dits présente un fait notable pour le Moyen Âge : elle s’opère, dans la tradition du Roman de la Rose, en «je ». Le narrateur dit «je » et renvoie ce «je » à l’instance de l’auteur. Ce narrateur peut être témoin — position du clerc —, comme c’est le cas dans le Jugement dou roy de Behaingne, le Confort d'ami ou la Fonteinne amoureuse, ou plus directement protagoniste, comme dans le Jugement dou roy de Navarre et le Dit dou Lyon, ou bien à la fois acteur (c’est-à-dire, étant donné le thème de ces dits, amant — c’est le rêve chevaleresque), narrateur et auteur, comme dans le Remede de fortune, le dit de l’Alerion ou, par excellence, le Voir Dit.

machaut

« bourg, roi de Bohême.

Il est successivement auprès de lui « clerc aumônier», « notaire », puis « secrétaire».

Il l'accompagne dans ses voyages et ses expéditions, parcourant ainsi l'Europe.

Les dits du poète, bien posté­ rieurs, nous livrent de ces voyages un écho assourdi, mais un témoignage fourni et chaleureux de son admira­ tion pour le roi Jean.

La figure du prince apparaît de nombreuses fois dans les dits.

Recours, dans le Jugement dou roy de Behaingne, Jean est cité comme modèle à Charles de Navarre dans le Confort d'ami, évoqué dans le dit de la Fonteinne amoureuse et dans la Prise d'Alexandrie.

Grâce sans doute à la faveur de ce roi, on voit Guillaume, qui ne recevra jamais les ordres, obtenir du pape Jean XXII divers canonicats, dont, en 1333, le canonicat en expectative de Reims.

En 1337, Guillaume prend sa charge à Reims par procuration.

Il semble qu'il se soit fixé dans cette ville à partir de 1340, date à laquelle le roi Jean, devenu aveugle, ne peut plus organi­ ser de campagnes.

Après la mort de son protecteur à Crécy en 1346, Guillaume de Machaut passe au service de sa fille Bonne de Luxembourg.

Un moment dans le sillage de Charles de Navarre, dont il fait le juge du dit qui porte son nom et auquel il adresse Le Confort d'ami lors de la captivité de ce dernier (1356-1357), le poète compose ensuite sa production pour le parti adverse.

La Fonteinne amoureuse ( 1360) est dédiée à Jean de Berry.

Machaut cite le dauphin, futur Charles V, son «droit signeur quoi que nuls die », dans le Voir Dit.

Il écrit enfin la Prise d'Alexandrie en l'honneur de Pierre rer de Lusignan, roi de Chypre, qu'il avait rencontré.

Les rapports du poète et des princes, on Je voit, sont étroits et définissent l'originalité du statut social de Machaut : clerc au contact des cours, clerc qui se rêve par instants chevalier.

Le poète commente ainsi l'ana­ gramme qui clôt le dit de l'Alerion : « Par ce verrez tout clerement 1 Se cils est ciers ou damoiseaus 1 Qui fist ce "Dit des quatre oiseaus" ».

Position orgueilleuse qui naît, pour le poète, d'une appréciation nouvelle de son statut et des pouvoirs de l'écriture.

La production littéraire de Machaut a deux aspects essentiels : la poésie lyrique, « Louange des dames », dans la tradition du grand chant courtois; la poésie narra­ tive, dont les thèmes ou les forces motrices (Amour, Désir, Espérance) viennent de ce lyrisme.

Mais la narra­ tjon de ces dits présente un fait notable pour le Moyen Age : elle s'opère, dans la tradition du Roman de La Rose, e n. »

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