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Guy de MAUPASSANT, Une Vie (1883). Vous étudierez ce passage sous forme de commentaire composé en montrant, par exemple, comment la transformation du paysage correspond à l'évolution des sentiments de Jeanne.

Publié le 29/03/2011

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Jeanne, l'héroïne du roman Une Vie de Maupassant, est issue de la petite noblesse du pays de Caux. Au retour de son voyage de noces, où une certaine désillusion a commencé à poindre, elle retrouve la propriété familiale « Les Peuples«, domaine de son enfance, qui va désormais devenir son propre foyer.    Mais voilà que la douce réalité des premiers jours allait devenir la réalité quotidienne qui fermait la porte aux espoirs indéfinis, aux charmantes inquiétudes de l'inconnu. Oui, c'était fini d'attendre.    Alors plus rien à faire, aujourd'hui, ni demain ni jamais. Elle sentait tout cela vaguement à une certaine désillusion, à un affaissement de ses rêves. Elle se leva et vint coller son front aux vitres froides. Puis, après avoir regardé quelque temps le ciel où roulaient des nuages sombres, elle se décida à sortir. Etaient-ce la même campagne, la même herbe, les mêmes arbres qu 'au mois de mai ? Qu'étaient donc devenues la gaieté ensoleillée des feuilles, et la poésie verte du gazon où flambaient les pissenlits, où saignaient les coquelicots, où rayonnaient les marguerites, où frétillaient, comme au bout de fils invisibles, les fantasques papillons jaunes? Et cette griserie de l'air chargé de vie, d'arômes, d'atomes fécondants n'existait plus.    Les avenues détrempées par les continuelles averses d'automne s'allongeaient, couvertes d'un épais tapis de feuilles mortes, sous la maigreur grelottante des peupliers presque nus. Les branches grêles tremblaient au vent, agitaient encore quelque feuillage prêt à s'égrener dans l'espace. Et sans cesse, tout le long du jour, comme une pluie incessante et triste à faire pleurer, ces dernières feuilles, toutes jaunes maintenant, pareilles à de larges sous d'or, se détachaient, tournoyaient, voltigeaient et tombaient.    Guy de MAUPASSANT, Une Vie (1883).    Vous étudierez ce passage sous forme de commentaire composé en montrant, par exemple, comment la transformation du paysage correspond à l'évolution des sentiments de Jeanne.    ANALYSE PRÉLIMINAIRE    Il s'agit d'une page de roman. Par rapport aux divers aspects d'un texje narratif, ce qui domine ici est la description. Pas ou presque pas d'action (« elle se leva... elle sortit «). Un seul personnage (Jeanne), désigné par le pronom elle, sans plus de précision. Un verbe («elle sentait«) nous indique que la page semble se concentrer sur les sentiments (ou les sensations ?) de ce personnage. Voyons le texte en détail...   

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