HALLIER Jean-Edern : sa vie et son oeuvre

HALLIER Jean-Edern (né en 1936). Éditeur, il contribue à la fondation de la revue Tel Quel (avec Philippe Sollers), est conseiller en 1965 et 1966 aux Cahiers de l'Herne (dirigés par Dominique de Roux) et il fonde les Éditions libres Hallier (1974). Journaliste, il finance et dirige, en mai 68, l'Idiot international (qu’il fera renaître à la fin des années 80), puis il écrit dans la grande presse, notamment au Figaro, et publie un « grand reportage » avec Un barbare en Asie du Sud-Est (1980). Romancier, Hallier est tout d’abord séduit par le « nouveau roman » : en 1963, il publie les Aventures d'une jeune fille, salué par Michel Foucault comme « un grand livre de terreur ». La critique accueille favorablement le Grand Ecrivain (1967); Henri Michaux voit en lui «un salaud comme Dostoïevski. Sa voie : celle du roman immense ». La Cause des peuples (1972) mêle avec désinvolture les genres, l’Histoire et la politique. Mais à l’audace verbale et à la fantaisie qui marquent ce troisième ouvrage succèdent un lyrisme éperdu et un romantisme fiévreux dans Chagrin d'amour (1974) et Le premier qui dort réveille T autre (1977). Cependant, la poésie et l’humour ont déserté Fin de siècle (1980) : Hallier se définit lui-même comme « le Chateaubriand de l’ordure ». Agitateur et contradicteur inlassable, il tente, dans son essai Chaque matin qui se lève est une leçon de courage (1978), d’échapper au sentiment intime de sa propre décadence. Il ne se contente pas d’être un pamphlétaire de talent (Lettre ouverte au colin froid, 1979),