HÉLINAND DE FROIDMONT : sa vie et son oeuvre

HÉLINAND DE FROIDMONT (1160-1220). Né dans l’Oise d’une noble famille allemande, Hélinand fait ses études à Beauvais, sous la direction d’un élève d’Abélard, le grammairien Raoul, qui l’aide à découvrir les textes sacrés et les lettres antiques. Au théâtre, dans les écoles et à la Cour, on applaudit ses talents de trouvère. Puis, un jour, pour une raison qu’il ne précisa jamais, le poète adulé renonce au monde et se retire à l’abbaye de Froidmont, près de Beauvais, une abbaye cistercienne marquée par la réforme de saint Bernard.

Son œuvre latine, particulièrement abondante, mériterait attention. Ses sermons révèlent un véritable humaniste chrétien, qui se réfère autant aux auteurs anciens qu’aux Pères de l'Église; il est l’un des premiers à mêler dans ses sermons l’érudition profane et l’érudition chrétienne. Grâce à Vincent de Beauvais nous sont parvenus trois opuscules en latin dont De cognitione sui et une lettre à Gautier, De reparatione lapsi, riches en détails autobiographiques. Le De regitnine principis, où l’on décèle l’influence du Policraticus de Jean de Salisbury, ne développe guère la théologie du pouvoir royal en relation avec la théocratie pontificale : c’est l’époque où le roi Philippe Auguste demande leur approbation aux seuls prélats français pour faire annuler son mariage; mais l’accent y est mis sur la valeur personnelle du prince.