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Henri Barbusse, Le Feu, 1916, [extrait]. COMMENTAIRE REDIGE

Publié le 17/10/2011

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            Beaucoup d’auteurs pendant la guerre, ont retranscrit dans leurs œuvres des histoires issues des champs de bataille afin de présenter les événements de façon réelle. L’extrait que nous allons étudier est tiré du Feu d’Henri Barbusse, écrivain français du XXème siècle, qui nous présente une peinture de la vie des combattants. Toute l’horreur de la première guerre mondiale apparaît à travers les conditions de vie effroyables des combattants au cœur des événements. Comment l’auteur, à travers le souvenir d’une scène de bombardement, se libre-t-il à une contestation de la guerre ? Nous étudierons dans un premier temps le réalisme de la représentation de ce bombardement assimilé à un chaos, puis nous verrons comment cette situation entraîne une déshumanisation des combattants, pour enfin analyser dans quelle mesure ce texte constitue un témoignage émouvant.

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« II)La déshumanisation des combattants A) La masse des soldats B) La passivité des hommes face à la bestialité des armes C) Les réactions des soldats : la terreur, la fuite, la folie Transition entre la 2 ème partie et la 3 ème partie III) Un témoignage émouvant A) Le témoignage d’un survivant telle épreuve, les hommes retrouvent leurs instincts primitifs et semblent perdre toute humanité. Nous allons pouvoir étudier à présent comment les combattants sont en quelque sorte déshumanisés dans un tel contexte. On peut tout d’abord observer que les soldats sont considérés comme une masse qui agit d’un seul élan : on évoque « tous les prisonniers » (l.6), « tout cela » (l.13), « toute cette population effarée » (l.15).

L’utilisation du champ lexical de la fluidité : « débordant » (l.28), « s’écoule sans fin » (l.29), la métaphore : « confluer les longs ruisseaux d’hommes arrachés des champs de bataille » (l.29-30) ramènent aussi les hommes à une simple masse.

On découvre les soldats blessés qui se dirigent vers le poste de secours.

Le mouvement des hommes en rapport avec l’écoulement signifie que c’est un flux perpétuel et incessant, « à l’infini » (l.31), impression renforcée par les rythmes binaires comme par exemple « toujours mouvants et sombres, toujours emplis par la foule » (l.28). Nous pouvons aussi remarquer une opposition entre les obus qui agissent et s’imposent et les hommes qui subissent et attendent : ils semblent passifs face à la bestialité des armes. Le bombardement est rapproché d’un monstre qui dévore les lieux d’asile des combattants.

La destruction est puissante, elle est rapprochée d’un animal féroce : « en rugissant » (l.4), « le bombardement […] dévore » (l.8-9), « la meute des obus » (l.23) alors que les hommes sont comparés à des taupes ou des insectes qui : « remuent, se coulent, rampent, se faufilent dans les coins, prenant des formes de taupes » (l.22-23).

Cette accumulation de verbes d’action qui sont péjoratifs renvoie aux instincts primitifs et sauvages des soldats.

Ils semblent harcelés, pourchassés par ces bombardements.

Ce vocabulaire et ces rapprochements avec le monde animal montrent une perte de toute humanité.

Les passages « nous avons été lancés violemment les uns sur les autres » (l.1), « nous poussent dans tous les sens » (l.8) ainsi que les comparaisons « roula comme un tronc d’arbre » (l.4-5) et « roule par paquets compacts […] comme dans la cale tanguante d’un grand bateau qui se brise » (l.15-16) montrent à nouveau que face à la puissance des bombardements, les hommes ne sont plus que des vulgaires objets.

L’image des « jambes enchevêtrées à des madriers » (l.26-27) démythifie les soldats, ils ne sont plus que des bouts de bois inertes.

Enfin le fait de désigner le crieur par son vêtement grâce à une métonymie « la capote du crieur monotone » (l.19-20) renforce cette perte d’humanité. Les premières choses que le narrateur et le lecteur voient sont des visions d’horreur, les antithèses : « les figures enflammées ou empreintes d’une pâleur mortelle » (l.11-12), « les yeux qui s’éteignent dans l’agonie ou s’allument dans la fièvre » (l.12) insistent sur les différentes issues possibles des hommes face à la situation.

Ce chiasme met en avant la mort omniprésente parmi la maladie ou la folie.

Ces visions de blessés sortant de la terre sont d’ailleurs qualifiées de « surnaturelles » (l.11).

Le troisième paragraphe énumère différents exemples de personnes aux attitudes étranges faisant référence à la religion et semblant avoir perdu la raison.

Les hommes ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes : « hagards, clignotants, tordus » (l.13-14), ils sont blessés et ne pensent plus qu’à une chose, s’enfuir s’ils le peuvent et par n’importe quels moyens.

Cette volonté de fuir est la conséquence de l’état de terreur qui règne Ainsi les soldats sont complètement déshumanisés, réduits à une masse, rapprochés d’animaux ou d’objets, ils subissent les événements et sombrent dans la terreur ou la folie.

Le lecteur ne peut qu’être révolté par ce témoignage émouvant. L’efficacité de cette évocation d’un bombardement provient du fait que nous sommes obligés de réagir face à ce témoignage émouvant. Nous pouvons tout d’abord remarquer que nous sommes face au témoignage d’un survivant.

En effet, on observe la présence d’un narrateur-personnage qui est donc interne à l’histoire et qui constate les dégâts engendrés par cette puissance de feu.

Le locuteur s’implique avec les autres combattants dès le début de l’extrait avec le pronom personnel « nous » prenant la position de porte-parole de ses camarades.

Le passage du pronom personnel « nous » dans le premier paragraphe au pronom personnel « je » dans le dernier paragraphe nous montre que. »

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