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Histoires de meurtres et de détectives : des variations pleines de suspense pour les romans policiers

Publié le 23/03/2019

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Avec ses trois éléments fondamentaux - le criminel, la victime et le détective -le roman policier offre des variations et des thèmes infinis et ne cesse de se renouveler. Divertissements populaires par excellence ou études psychologiques savantes, les histoires de crime ont bel et bien fait leur entrée dans le domaine des beaux-arts, à travers le monde entier.

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A l'origine, le roman policier

 

expose les circonstances d'un crime et les aventures d'un héros qui, s'il n'est pas toujours un détective professionnel, finit généralement par démasquer le coupable. Le récit, riche en rebondissements et en mystères, tient le lecteur en haleine. Si le roman policier a pris une telle ampleur, c'est qu'il est le moyen le plus commode de pénétrer tous les milieux, d'approcher tous les types humains, de s'interroger sur la double nature de l'homme - ange ou démon -tiraillé entre le vice et la vertu. Le problème du dédoublement y est souvent posé, et il revient au talent de l'auteur d'en tirer un simple divertissement ou une méditation métaphysique.

 

L'usage le plus courant est de faire naître le genre vers 1840, avec Edgar Poe. Dans une nouvelle intitulée Double assassinat dans la rue Morgue, Edgar Allan Poe raconte une enquête visant à démasquer le meurtrier. Pour la première fois, des éléments de la littérature romantique d'épouvante sont mêlés à des rapports de police etdes comptes rendus de tribunaux. En même temps, Poe innove en créant l'élégant Monsieur C. Auguste Dupin, l'archétype du détective : rien qu'en recoupant un flot d'informations apparemment insignifiantes et entrouvant leur lien logique, il réussit à tirer au clair les mystérieux meurtres qui ont lieu dans une maison parisienne.

 

Ce modèle littéraire trouve son accomplissement et sa perfection en Sherlock Holmes, le personnage des romans policiers écrits par le médecin anglais Arthur Conan Doyle. « Élémentaire, mon cher Watson ! » : c'est par ces mots que Sherlock Holmes informe toujours son compagnon et interlocuteur << biographe >>, le Docteur Watson, qu'il a enfin réussi à résoudre une affaire de meurtre par simple déduction ou par recoupement logique d'informations. Le détective devient le symbole de l'homme moderne, en mesure de comprendre le monde ; il est sans attache religieuse ou idéologique, mais fait seulement preuve du sens inné de la rationalité.

Dans les années 40, onze films sur Sherlock Holmes sortent des Universal Studios. Le rôle principal est interprété par Basil Rathbone (à gauche). Le Docteur Watson est interprété par Nigel Bruce.

Le détective au cœur de l'action. La découverte du coupable devient l'objectif unique. Le roman policier s'apparente de plus en plus à un jeu de piste, semé d'embûches et d'indices. Sans personnage marquant, sans style, sans vision du monde, le roman policier semble avoir renoncé à toute ambition littéraire et ne plus se fonder que sur la surprise et l'ingéniosité.

« de découvrir les mêmes informations que le détective afin d'élucider le meur tre.

Les héros « durs » d'Am érique.

Contra irement aux détectives instruit s des « myste ries >> brit annique s, les auteurs américain s conçoivent dans les an nées 40 des héros qui sont de vérit ables durs, et ravivent profo n­ dément et dur ablemen t le genr e policier.

Héritier du western, du gangs­ térisme et de la violenc e, le roman noir, d'ab ord spcifiquemen t améric ain, va con naître son heur e de gloire.

Ancien détective privé de la célèbre agence Pinker ton, Dashiell Hammett décrit ce qu'il connaît : vil le s inqu iétantes, policiers corrompus, pègre sans scrupule, femmes vénales.

La Moisson rouge, La Clé de verre et Le Faucon maltais marquent le roman noir.

Hamme tt crée avec Sam Spade le personnage du priv é, percutant dans tous les sens du terme.

Raymond Chandler lui emboîte le pas avec Philip Marlowe, l'air las et la cravate dénouée.

Par son style incisif, ses intrigues obscu res, Chandler reste la référence essen tielle du roman policier américain.

Céli bata ire désabus é, amateur de femmes, de whisky et de coups de poing, doté d'un hum our cynique et d'une ténacité à toute épreuve, Marlowe se trouve confronté à des politiciers véreux, des avocats marrons, des tueurs psychopathes et des femmes fata les.

Constamment menacé et toujours in tègre, il fait figu re, dans sa recherche de la vérité, de chev alier qui aurait troqué son armure pour un imperméable.

À l'écran, Humphr ey Bogart incarnera aussi bien Sam Spade dans Le Faucon maltais (1941) , que Philip Marlowe, dans Le Grand Sommeil.

Raymond Chandler, le créateur du détective privé Philip Marlowe Le Britannique Eric Ambler est l'inventeur du thriller politique moderne.

Dans ses romans, un homme inoff ensif est souvent impliqué dans un complot compliqué et dangereux.

En France, le roman noir conn aît une grande vogue : les éditions Gallimard lui consacrent d'ailleurs une colle ction, la fameuse « Série noire ».

Le polar français.

Le roman policier con naît aussi son heur e de gloir e en France.

Par rapport au polar américain, son apport principal tient à un style plus cru.

Al ber t Simonin (Touchez pas au grisbt), Auguste Breton (Du rififi chez les hommes) ou Léo Malet avec son héros Nestor Burma, représentent le mieux ce couran t.

Une place à part est occupée par Frédéric Dard, avec ses enquê tes du commi ssaire San Antonio, assis té de l'i ne ffa ble insp ecte ur Bérurier : ces romans font preuve d'une intarissable invention verbale qui allie bouff onnerie et pes simi sme.

Avec Georges Simenon, l'in trigue passe au second plan : elle s'ef­ face devant des personnages complexes, des motivations secrètes, la description d'une atmosphèr e ou d'un milieu.

Le commissaire Jules Maig ret ne mène pas ses enq uêtes en accu mulant les indic es, mais en perçant à jour la psy chologie des êtres auxquels il est confronté.

Bourru, capable de colèr es, c'est pourtant un homme placide et profondément humain.

Suspense angoissant des romans policiers psychologiqu es.

Tandis que les histoires de détectives connaissent une apogée, le genre du thril ler-du mot anglais thri/1, frisson -se développe en parallèle aux État s-Unis dans les années 30.

Le roman psy chologique ou thriller ne repose pas forcé ment sur une enquête, mais plutôt sur une machination : il utilise le suspense pour jouer sur les nerfs du lecte ur.

Cornw ell Woolrich, dit William Irish, peut se ranger dans cette catégorie.

Il a utilisé avec un art remarquable toutes les resso urces du suspense (La Mariée était en noir, 1940 ; La Sirène du Mississippi, 1947 ; J'a i ép ousé une ombre, 1948) pour raco nter les imp lications de ses héros mascu lins dans des liaisons fatales, au mi lieu d'une atmosphère lugu bre.

Ces récits sont influe ncés parfois par le roman d'ép ouvante.

Dans une langue claire et directe, avec des changemen ts rapides de scène et des dialo gues courts, les auteur s s'approprient la dramaturgie tendue du cinéma parlant.

Ils écrivent des histoi res, souvent pour un tarif de misère, pour des magazine s vendus à bas prix et qui ali mentent chaque semaine leurs lecteurs en nouvelles histoires policières.

Devenu un clas sique du thriller noir , le roman plusieurs fois adapté à l'écran, Le facteur sonne toujours deux fois (1934) de James M.

Cain, est, dans sa description laconique d'une histoire de meurtre par jalousie, la base des romans policiers psychologiques.

Patricia Highsmith, Margaret Millar ou Mary Higgins Clark marcheront sur ces traces.

Contrairement aux histoires classiques de détectives, les thril lers ne tirent pas leur suspense des énigmes de l'histoire et de la recherche du crimi nel, mais de la description des origines d'un crime, de sa planif ication, de son impl ication et de son exécuti on.

Le lecteur s'identifie souvent au tueur lui-même.

Le genre policier répond aux théories de Sigmund Freud et de C.

G.

Jun g - au lieu de cher cher l'auteur du crime, l'unique que stion est désormais de chercher les.

élémen ts de destruction qui existent en l'homme.

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