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HOMMAGE FILIAL

Publié le 16/05/2011

Extrait du document

Repose doucement, père, puisque tu es allé dormir ton dernier sommeil. Tu ne dois rien à ton enfant. Tu lui as tout donné et bien plus que des parchemins : la fierté d'être ton fils, et la plus belle fortune, celle des souvenirs. Si, par-dessus mon épaule, tu regardes courir ma plume sur le papier, tu sais bien comment je vais finir mon livre et que bientôt, je le porterai là-bas, à la mère qui l'attend, assise sur sa chaise, près de la fenêtre... Elle le regardera longtemps, ce livre, sans oser l'ouvrir, parce que ses vieux yeux n'ont plus beaucoup de larmes. Elle en a tant versé aux fontaines de la douleur ! Ce livre, c'est pour elle que je l'ai fait. En le prenant dans ses mains que le travail a tant usées, elle dira : « Pourquoi remuer ces choses, mon petit ? Le temps passé ne peut pas revenir dans les livres, et il ne faut pas toucher aux chagrins qui dorment. « Elle dira : « Mon petit «, car elle ne voit pas mes tempes grises. Ne lui suffit-il pas de fermer les yeux pour me retrouver, haut comme un pain de trois livres jouant sur le carreau en damier de la boulangerie ?

Henri BÉRAUD.

QUESTIONS

1° Essayez de dégager les sentiments éprouvés par l'auteur. 2° a) Elle dira : Mon petit. Pourquoi ? b) Sens des expressions : la plus belle fortune; celle des souvenirs; les chagrins qui dorment. 3° Nature et fonction des propositions dans la phrase : « Si, par-dessus mon épaule... fenêtre. «

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