HUON LE ROI : sa vie et son oeuvre

HUON LE ROI (seconde moitié du xiiie siècle). Sous ce nom se dissimulent peut-être plusieurs écrivains, en qui certains sont tentés de voir un seul et même personnage, sans que l’on puisse rien affirmer, malgré la parenté de certains traits dialectaux, un goût commun de la rime riche et une semblable vivacité de la narration.

A Huon le roi, de Cambrai, poète dévot, reviennent, peu avant la première croisade de Saint Louis, Li Regrés Nostre Dame et, en 4 000 vers, la Vie de saint Quentin, dédiée à Philippe III.

Le Roi de Cambrai, qui est sans doute le même, a composé : li Abecés par ekivoche et li signification des lettres, jeu moralisant sur la valeur symbolique des lettres de l’alphabet; Li Ave Maria en romans, paraphrase de la salutation angélique; la Description des religions ou la Devision d'ordres et de religions, revue critique des ordres monastiques.

Huon le Roi est l’auteur du lai le Vair Palefroi, qui raconte comment un pauvre chevalier tournoyeur finit, grâce à son « vair palefroi », son cheval pie, par épouser la fille d’un riche seigneur, malgré l’opposition du père.

Enfin, Huon de Cambrai raille les faiblesses du roi Henri III d’Angleterre dans un fabliau moralisant, la Male Honte.

De cet ensemble émerge sans conteste le Vair Palefroi, qui, influencé par Aucassin et Nicolette, ressortit au genre du lai narratif, dont il présente les principales