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Il existe une chose plus triste que rater ses idéaux : les avoir réalisés. (Pavese)

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

1) Compréhension du titre
 
 a) Définition des mots
 
 triste : affligeant
 rater : manquer, échouer
 idéaux : buts, modèles d’une perfection absolue
 réalisés : menés à bien
 
 b) Autre phrase
 
 Atteindre son but est plus affligeant que de l’avoir manqué.
  

« personne ayant réalisé un idéal a du chagrin, une autre personne peut très bien être réjouiede cette même réussite.

Ainsi, en reprenant la découverte de l'héliocentrisme, nous savonsque Galilée en a beaucoup souffert tandis qu'aujourd'hui, elle fait le bonheur de tous lesphysiciens.

Deuxièmement, l'échec semble être beaucoup plus douloureux que la réussite d'un idéaldans le sens où, du point de vue de l'intéressé, une partie, voire l'entièreté, de sa vie s'entrouve gâchée.

En effet, un homme qui rate ses rêves se confond en regrets commequelqu'un ayant perdu les clés de sa maison multiplie les lamentations.

Ce fut le cas pourNapoléon Bonaparte qui échoua à deux doigts d'accomplir son rêve (devenir empereur del'Europe) et dont la vie devint une longue suite de malheurs jusqu'à son exil à Sainte Hélèneet sa mort.

D'autre part, la phrase de Pavese ne tient plus à partir du moment où l'on considère laconnotation positive du mot « réaliser ».

Effectivement, la « réalisation » ou « réussite » dequelque chose suscite en nous, rien qu'en l'évoquant, un sentiment d'allégresse, de fiertémême.

Celui-ci s'explique par le fait que l'on a accompli une chose pour laquelle on a investidu cœur et du temps.

Dès lors, il est difficile de concevoir que « réaliser un idéal » puisseprovoquer quoi que ce soit de négatif ou de triste.

Ainsi, il s'avère probablement inutile derappeler la joie d'un étudiant qui, après dix-sept ans d'études acharnées, obtient enfin sondiplôme, idéal de tous les étudiants.

Qui plus est, si tout le monde pensait comme Pavese, il n'y aurait plus aucun idéal dansle monde.

En effet, si les gens croyaient que réussir un idéal est pire que de le rater, ilsseraient démotivés puisque, pour eux, donner de soi pour réussir demeure, au final, inutile.Plus personne n'aurait de rêves, rêves qui se trouvent souvent à l'origine d'une évolution.Appliquons cette idée à un fait d'actualité, à savoir l'aide humanitaire apportée au tiersmonde par des organismes tels que « Médecins sans frontières ».

Ces médecins volontairesont souvent pour idéal de sauver des vies.

Pour cette raison, certaines personnes sacrifientjusqu'à leur confort afin d'améliorer la situation de ces personnes défavorisées.

En revanche,supposons un instant que ces mêmes volontaires aient eu la même optique que Pavese.

Ilsn'auraient alors jamais tout sacrifié pour aider autrui, puisqu'ils auraient été malheureux encas de réussite.

Et par conséquent, la condition des personnes du tiers monde n'aurait connuaucune amélioration.

Nous terminerons notre réflexion en soulevant que la phrase de Pavese n'a en définitiveaucun sens, car « réaliser » un idéal se révèle être impossible pour deux raisons.

D'une part, lorsque l'on regarde l'acception exacte du mot « idéal », nous observons qu'ils'agit d'un « modèle de perfection absolue ».

Et par définition, la perfection n'existe pas.Ainsi, le modèle de la démocratie parfaite en politique reste une utopie, car, étant appliquépar des hommes, il demeure toujours des écarts, personne n'étant infaillible.

D'autre part,même si la situation de quelqu'un peut sembler parfaite, la nature constamment insatisfaitede l'homme fera que l'individu ne la reconnaîtra pas comme telle.

Il nous suffit de citerEmma Bovary du roman éponyme de Flaubert.

En effet, même lorsque sa liaison avec Léon,son amant, semble se rapprocher de son idéal amoureux, elle parvient encore à n'être pascomblée totalement.

Cette attitude portera d'ailleurs son nom : on parlera du « bovarysme ».. »

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