Jacques Prévert ( 1900-1977) : poésie

« 656 HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA FRANCE diffusion relativement restreinte dans les années 1930-1936, et qui reste sans doute son œuvre la plus connue.

Avant cette date la réputation de Prévert ne dépasse guère les différents groupes d'avant-garde poétique et artistique de la capitale où l'on apprécie non seulement sa gentillesse et son charme mais aussi la diversité et l'originalité de son talent, la fantaisie dont il fait preuve.

Ami du peintre Yves Tanguy, de Marcel Duhamel, de Raymond Queneau et de tous ceux qui ont élu domicile rue du Château, il fréquente également, entre 1927 et 1929, les membres du groupe surréaliste sans pour autant adhérer profondément aux objectifs d'un mouvement qui lui paraît se prendre trop au sérieux et faire preuve, à maints égards, d'un intellectualisme pesant.

Son activité va alors s'exercer non seulement dans le domaine de la poésie (en 1930 paraissent Souvenirs de famille ou J'Ange garde-chiourme et surtout Tentative de description d'un diner de têtes à Paris-France) mais aussi dans celui du théâtre, de la chanson et du cinéma.

C'est ainsi par exemple qu'il écrit de courtes pièces pour la troupe du « Groupe Octobre » (où l'on trouve notamment Raymond Bussières, Maurice Baquet).

Agnès Capri, Marianne Oswald, Germaine Montera et plus tard Cora Vaucaire, Yves Montand, les frères Jacques, Juliette Gréco chantent ses textes, mis en musique par Joseph Kosma, dans les cabarets de la rive gauche.

Enfin, seul ou avec son frère Pierre, il est l'auteur de scénarios et de dialogues de films comme Jenny, Drôle de drame, Ouai des brumes, Le Jour se lève, Les Visiteurs du soir, Les Enfants du Paradis, Les Portes de la nuit, mis en scène par Marcel Carné.

Après la guerre, il réside à St-Paul-de-Vence puis à Montmartre et en Normandie.

Après Paroles dont nous avons déjà parlé, son œuvre poétique s'enrichit de recueils comme Histoires ( 1946), Spectacles ( 1951 ), La Pluie et le beau temps, Lumière d'homme ( 1955), Fatras ( 1966).

Il écrit également des textes pour les enfants (Contes pour enfants pas sages, Le Petit Lion, Bim le petit âne) ou sur les artistes qu'il aime (Miré, Picasso) tout en continuant à collaborer avec les cinéastes, les musiciens, les peintres, les graveurs et les photographes.

Autodidacte, Jacques Prévert a toujours éprouvé une certaine méfiance à l'endroit des spéculations abstraites, des théories qui prétendent expliquer et réformer l'homme et la société.

C'est a sa sensibilité, à son bon sens, à son expérience concrète de la vie qu'il doit de se sentir proche. »