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JAMMES Francis : sa vie et son oeuvre

Publié le 30/12/2018

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JAMMES Francis (1868-1938). Né à Tournay dans les Hautes-Pyrénées (région où il passera toute sa vie), Jam-mes fait ses études à Pau. Il échoue au baccalauréat en 1888. C’est à Orthez qu’il publie ses premiers poèmes, Six Sonnets (1891), que suivront Vers (1892-1894) et Un jour (1895). Au cours de sa vie, il rencontrera tous les grands écrivains de l’époque, notamment Colette, Gide, Valéry Larbaud, avec lesquels il échangera une importante correspondance. Jammes se convertit au catholicisme en 1905, se marie en 1907. Il se voit décerner le grand prix de Littérature de l’Académie française en 1917 et meurt à Hasparren, âgé de soixante-dix ans.

 

Nul poète, plus que Jammes, n’a paru exempt de toute influence, étranger à toute école; au point qu’on parlera de jammisme, mouvement sans maître, pour désigner cette poésie inimitable. Il semble que son œuvre n’ait pas d’âge tant elle s’affirme originale, extérieure à tout processus historique. Gide la qualifie d’« accident heureux dans le cours de notre littérature ». Heureux en effet car nul n’a su, mieux que Jammes, rendre l’immédiateté pleine de la nature, que ce soit dans ses vers (De U Angélus de l'aube à /’Angélus du soir, 1898; le Deuil des primevères, 1901; Sources et feux, 1944) ou dans ses proses poétiques. « Poète rustique », pour reprendre le titre d’une de ses œuvres (1920), mais non régionaliste, il s’étonne d’une fleur, d’une herbe dans un pré, de l’hirondelle déchirant le ciel d’un coup de faux rapide, du lièvre (le Roman du lièvre, 1903), de l’âne humble aux champs (« Prière pour aller au Paradis avec les ânes », dans le Deuil des primevères). Avec Jammes, nous découvrons une poésie épicurienne, sensible à la terre et au désir, nommant tout ce qui peuple la nature, mais aussi suppliante et priante : « C’est que la poésie est l’âme de la vie » (Clairière dans le ciel, 1902-1906). Et d’ajouter : « Je suis la voix qui chante à l’humble foyer noir ». Nul mot abscons, aucune recherche visible : le naturel, ici, est au plus haut point de sincérité. Que cette poésie soit apparue alors que le symbolisme finissant se sclérosait en précieuses formules accroît encore son prix. Certains écrivaient, en savantes révoltes, contre les règles; lui, à côté, il les ignore : « J’ai fait des vers faux, et j’ai laissé de côté, ou à peu près, toute forme et toute métrique. Mon style balbutie, mais j’ai dit ma vérité [...]. Pour être vrai, mon cœur a parlé comme un enfant ». Cela ne signifie nullement une naïveté feinte mais un

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« rapport direct au monde qui ne nie pas le travail sur l'écriture.

Simplement il n'y a pas de méfiance à 1' égard des pouvoirs du langage.

Le mot donne la chose dans sa totalité et sa spontanéité.

Aussi cette poésie imprégnée de nostalgie et de souffrance a un tel pouvoir d'évocation que ce qui procure la souffrance, par la magie du verbe devient objet présent et saisissable, conquis enfin par la parole, comme ces. »

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