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Jane Austen

Publié le 27/01/2019

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Jane Austen Un regard féminin Introduction Femme de lettres britannique, Jane Austen fut la première à faire entrer le roman dans l'ère de la modernité, en portant un regard nouveau sur la vie quotidienne des gens ordinaires1. Dans ses œuvres la romancière dépeint avec humour les mœurs de la bourgeoisie anglaise de son temps. En effet, se moquant des modes littéraires comme des évènements de son temps, elle compose avec finesse et élégance des romans « domestiques » dans lesquels elle s’attache à faire la peinture juste et mesurée du monde de la petite noblesse terrienne dans lequel elle évolue, la landed gentry* en y mêlant d’extraordinaires descriptions des émotions, des sentiments et des relations humaines et sociales. Les activités quotidiennes de la noblesse campagnarde, ses us et coutumes, ses joies et ses peines, ses amours et ses discordes sont en effet son matériau de base. L’attention exclusive portée aux personnages et à leur caractère ainsi que les tensions qui opposent ses héroïnes à la société ancrent en effet les romans de Jane Austen dans la modernité plutôt que dans la tradition du XVIIIe siècle. Ses intrigues, toujours fondées sur la découverte de soi qui a lieu quand une jeune femme passe de l’éveil des sentiments au mariage, se concentrent sur des aspects de la vie facilement reconnaissables. Notamment Jane Austen y dénonce la dépendance de la femme par rapport à son mari. Ses écrits et la vie même de l’écrivaine reflètent le statut des femmes dans la société de l’époque. La focalisation sur la femme est encore très rare à l’époque : les artistes et les écrivains n’accordent en général qu’une place restreinte à la gent féminine. Les romans de Jane Austen, structurés autour d’une héroïne et s’intéressant de près à sa vie et à ses sentiments, qui de plus sont écrits par une femme qui n’hésite pas à donner son point de vue sur la condition féminine, font donc figure d’exception dans le paysage littéraire à l’orée du XIXe siècle. 1 SOUTHAM Brian C., « AUSTEN JANE - (1775-1817) », Encyclopædia Universalis [en ligne], URL : http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/jane-austen/, consulté le 27 décembre 2018. *propriétaires terriens. 1 Éléments biographiques Portrait de Jane Austen publié en 1870 dans A Memoir of Jane Austen, et gravé d'après une aquarelle de James Andrews de Maidenhead, elle-même tirée du portrait fait par Cassandra Austen2 Jane Austen naît le 16 décembre 1775, dans le village de Stevenson (Hampshire) en Angleterre au sud-ouest de Londres, où son père, le révérend George Austen, est pasteur. Elle est la deuxième fille et le septième enfant d'une fratrie qui compte six garçons et deux filles. Cette famille de huit enfants est à grande majorité masculine. Sa sœur aînée, Cassandra, qui à son instar ne se mariera pas, demeurera jusqu'à la fin de sa vie sa plus proche confidente. Leur père, un érudit, encourage la soif de connaissance chez ses enfants. Leur mère, Cassandra (née Leigh), est une femme à l'esprit vif, connue pour les vers et les contes qu'elle improvise. Toute la famille nourrit une passion pour le théâtre et monte parfois des pièces. Le cercle familial de Jane Austen, plein d’entrain et d’affection, va stimuler son écriture. 2 Photographie prise sur l’article Wikipédia sur Jane Austen : domaine public. 2 De la jeune Jane Austen, nous savons que comme la plupart des héroïnes de ses romans, elle pouvait parfois préférer battre la campagne ou se rouler dans l’herbe du haut d’une pente en compagnie de son frère Henry ou de sa sœur. Ce qui n’était pas une activité aussi convenable et normale pour une fillette de l’époque que celle de coudre, jouer du piano ou chanter. Pourtant, l’éducation de Jane ne différait pas de celle que recevaient les autres petites filles de GrandeBretagne du XVIIIème siècle, dont les familles possédaient certains moyens financiers. Son instruction consistait en des occupations artistiques mais aussi ménagères, indispensables pour la préparer à son avenir : le mariage. De ce fait, elle apprenait le français et l’italien, le chant, le dessin, la couture et la broderie. Cependant elle ne reçut aucune leçon de latin, de philosophie ou de sciences, comme pouvaient en avoir les jeunes garçons de son âge3. Par la suite, Jane Austen fut envoyée à l’école avec sa sœur d’abord à Oxford, puis à Southampton et enfin à l’Abbey school de Reading. Les cours que l’on offrait aux filles étant beaucoup moins importants que ceux des garçons, Jane comblait son temps libre par la lecture. En effet, elle s’est rapidement découvert une passion pour les livres, passion qui fut plus tard renforcée par la lecture d’ouvrages de la bibliothèque paternelle, remarquablement fournie et à laquelle l’accès se faisait sans restriction aucune. En 1802, Jane Austen, qui avait semble-t-il accepté dans un premier temps d'épouser Harris Bigg-Wither, héritier d'une famille du Hampshire âgé de vingt et un ans, change brusquement d'avis. Un certain nombre de récits contradictoires évoquent par ailleurs un jeune homme dont elle se serait éprise mais qui serait décédé peu de temps après. Sachant que les romans de Jane Austen évoquent longuement les questions de l'amour et du mariage, il n'est pas inutile de vouloir établir la véracité de ces relations sentimentales. Malheureusement, les certitudes à ce sujet restent insatisfaisantes et lacunaires. En effet, Cassandra protégea en effet jalousement la vie privée de sa sœur et, après la mort de cette dernière, censura les lettres qu'elle possédait, détruisant nombre d'entre elles et procédant à des coupures dans les autres. Jane Austen continuera à écrire jusqu’à la fin de sa vie, fin précipitée par la maladie d’Addison. L’écrivaine meurt le 17 juillet 1817, en n’ayant pu achever son dernier roman Sanditon. 3 SOUTHAM Brian C., « AUSTEN JANE - (1775-1817) », Encyclopædia Universalis [en ligne], URL : http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/jane-austen/, consulté le 27 décembre 2018. 3 L’écriture Jane Austen commença à écrire très tôt (aux environs de douze ou treize ans), encouragée par l’exemple familial. Elle s’orienta vers le récit, s’inspirant des romans sentimentaux qui constituaient le fond des bibliothèques. C'est son univers – celui de la petite noblesse terrienne et du clergé de campagne, qu'elle rencontre dans son village, les environs et la ville de province, ainsi qu'à l'occasion de quelques séjours à Bath et à Londres – qui...

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