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Jean Cocteau

Publié le 30/03/2012

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Jean Cocteau (1889-1963)

Cocteau a été victime d'une légende qu'il avait lui-même contribué à construire, autant que de qualités et de dons qu'il maîtrisait assez pour savoir en toutes circonstances «jusqu'où on peut aller trop loin «. On n'a vu que légèreté, voire laisser-aller, dans une mobilité qu'on attribuait à la vanité mondaine plus qu'à des motivations profondes et dans une virtuosité qu'on trouvait gratuite et superficielle. Il n'a cependant cessé de proclamer l'unité et la continuité de son oeuvre, soit en la rassemblant sous le vocable de poésie et en distinguant « poésie de théâtre«. « poésie de roman «, « poésie graphique «. « poésie critique «. etc., soit dans des déclarations comme, dans Le Rappel à l'ordre ( 1926) : « La sincérité serrée de chaque minute, même lorsqu'elle offre une suite de contradictions apparentes, trace une ligne plus droite, plus profonde que toutes les lignes théoriques auxquelles on est si souvent tenu de sacrifier le meilleur de soi. « ...

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« 620 HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA FRANCE en 1898, le perturba profondément.

Ses débuts littéraires furent faciles et brillants.

Le 4 avril 1908 - il n'avait pas vingt ans -.

de Max lui consacra une matinée au théâtre Fémina, avec une conférence-présentation de Laurent Tailhade et le concours des plus grands comédiens.

Imitant jusqu'au mimétisme Catulle Mendès, Laurent Tailhade, Edmond Rostand, Anna de Noailles, il publia de 1909 à 1912 trois recueils de poèmes : La Lampe d'Aladin, Le Prince frivole et La Danse de Sophocle.

Il faisait en même temps ses débuts de chroniqueur et de dessinateur dans Le Témoin et dans Comœdia.

Il écrivait aussi en collaboration deux pièces et l'argument du ballet Le Dieu bleu (dansé par Nijinski aux « Ballets russes » en 1912).

L'année 1913 marque un tournant décisif.

L'influence de Stravinski, les réticences de Gide et de ses amis devant La Danse de Sophocle, son évolution propre le conduisent à interrompre la fabrication d'un quatrième recueil, Les Vocalises de Bachir-Selim, qui était en épreuves, et à entreprendre Le Potomak, qui, publié en 1919 seulement, n'en est pas moins le témoignage d'une crise et d'une mutation: «J'avais monté vite l'échelle ries valeurs officielles ; je distinguai combien l'échelle était t-ourte, étroite.

chargée de monde.

J'appris l'échelle des valeurs secrètes.

Là on s'enfonce avec soi-même, vers le diamant et le grisou.

» La guerre complète cette révolution morale et esthétique.

Cocteau rencontre Roland Garros, qui l'initie à l'acrobatie aérienne.

De cette expérience naît Le Cap de Bonne Espérance ( 1918), poème de la « tentative d'évasion » vers le ciel et de l'« invitation à la mort » qu'est le retour sur terre du pilote « ange de plomb ».

Déjà sont présentes quelques images obsédantes qui traverseront toute l'œuvre.

Cocteau y joue des vers désarticulés et éclatés, des collages, de la typographie, utilisant des procédés chers à l'avant-garde de 1915-1918, mais en les démultipliant, en quelque sorte, dans une formulation originale.

La guerre et ce qu'il en a connu (les fusiliers marins sur le front belge en 1915, le transport des blessés jusqu'en juin 1916), la mort de son ami Jean Le Roy sont à l'origine du Discours du grand sommeil, poème d'une densité haletante, qui rase la prose, chant de « l'homme tout nu » en proie à la solitude et à la mort.

En 1917.

l'air de scandale qui entoure la première de Parade, le 18 mai, lui permet d'accéder à ce statut qu'il cherchait obscurément d'un artiste d'avant-garde dont le non-conformisme est admis par le monde et le public.

S'il est. »

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