jean valjean
Publié le 04/01/2014
Extrait du document
«
Corrigé de commentaire : Victor Hugo - Le dedans du
désespoir
Comme le libellé paraît assez clair, nous adoptons deux grilles de lecture, sans s’interdire bien sûr d’autres découvertes,
d’autres interprétations.
La 1ère partie n’est pas vraiment organisée, elle suit les mouvements de la conscience maladive.
On peut bien sûr adopter un autre choix (le poids, la lumière ...)
I/ Le dérèglement psychique du personnage (cf le dedans du désespoir)
Dans cette partie nous ignorons pour l’instant les indications concernant la vision sociale.
La structure du texte épouse les mouvements d’une crise psychologique du personnage.
Construction en 4 phases qui joue sur
- la vision extérieure puis intérieure, un crescendo vers l’abattement et le désespoir
- les variations de l’intensité lumineuse, la saisie et l’éloignement de certaines perceptions
PHASE 1 - la tension initiale paraît dans le regard tourmenté
· Insistance sur la transformation subie par cet être fruste, sans véritables connaissances, qui ne possédait au départ
qu’ «une nature incomplète », mais une « intelligence » naturelle.
Suggestion rapide à l’aide de deux seuls adjectifs épithètes « maladives » et « accablé » des dix-neuf années de
bagne qui ont transformé cet homme.
· La tension est suggérée par une vision extérieure (focalisation externe d’abord) qui ne parvient pas à percer le
mystère de cet être :
- verbes significatifs « occuper et absorber + adverbe continuellement.
- emploi absolu du verbe absorbé, sans complément d’agent attendu dans cette phrase qui d’ailleurs constitue à
elle seule un alinéa.
- tournure passive qui accentue l’image d’un personnage prisonnier
· Impression de malaise venant de la nature insaisissable de ce poids mystérieux, de l’impression floue ressentie
(utilisation de nombreux indéfinis comme quelque chose, chose monstrueuse, une sorte de plus loin, auxquels
s’ajoute l’adverbe confusément qui complète continuellement.
· impression de claustration dans cette atmosphère mystérieuse faite de pesanteur, de lumière incertaine :
redondance/oxymore « obscurité blafarde »
réalisme cru du verbe « il rampait »
PHASE 2 - une tentative désespérée pour saisir cette réalité fuyante, terrifiante entraînant la rage
· Cet être accablé essaie de percer le mystère de ce poids monstrueux.
S’il n’est pas question de véritable révolte, la
subordonnée de répétition introduite par «chaque fois que», l’imparfait «il essayait» et la notation réaliste qui le décrit
«tourn[ant] le cou» révèlent ses efforts et aussi ses échecs successifs qui peu à peu se transforment en sourde
«rage»
Le cou peut d’ailleurs être le cou du condamné à mort qui essaie de regarder la lame de la guillotine prête à tomber.
Sensation écrasante d’une domination menaçante et vertigineuse renouvelant une terreur instaurée par la profusion
d’adjectifs tels que « terrible, horrible, effrayant, prodigieuse »
· Allitération en [r] qui reproduit la puissance terrifiante de cette domination et les grondements sourds de la ragedans
des expressions comme « terreur, rage, monter à perte ...
escarpements horribles sorte d’entassements effrayants »
· La syntaxe est elle aussi révélatrice : la juxtaposition des deux relatives « dont les contours lui échappaient » et « dont
la masse l’épouvantait » révèle que l’échec du discernement entraîne une angoisse croissante.
PHASE 3 - une saisie confuse fugitive et d’autant plus accablante.
· Rapprochements et éloignements constants de la vision confuse rendus par les adverbes de lieu « çà et là », tantôt
près » et « tantôt loin »
· Intrusion de la lumière qui qui représente en fait dans cette nuit intérieure des flashs, des souvenirs surgissant de ses
brimades, des arrestations successives, de la visite au bagne de monseigneur l’archevêque
· Par un paradoxe compréhensible, ces lumières crues renvoient rapidement le réprouvé à sa nuit habituelle, à son
désespoir perpétuel.
PHASE 4 - Une définitive impuissance
Confusion permanente entre réel et irréel : le délire devient obsessionnel
Installation dans unétat pathologique proche de la paranoïa
Reprise ou répétitions de « songeait...
rêverie ...
pensée ...
penserait ...
pensait qui débouche sur l’expression de
l’indicible « état intérieur presque inexprimable »
Chiasme « réalité pleine de spectres, fantasmagories pleines de réalités » résume parfaitement cet état pathologique
Le terme de spectres renvoie au passé, celui de « fantasmagories » allie les fantômes du passé aux visions du présenbt
et de l’avenir tout aussi désolantes..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Comme Jean Valjean, il vous est arrivé un jour, d’être tenté de faire quelque chose de répréhensible. Racontez ce moment et votre décision finale, en insistant sur les sentiments contradictoires que vous avez éprouvés.
- VALJEAN Jean. Personnage du roman de Victor Hugo les Misérables
- Jean Valjean.
- Jean Valjean et sa culpabilité
- Rédiger le playdoyer du juge de jean valjean