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La condition ouvrière en France dans la seconde moitié du XIXe siècle: L'Assommoir de Zola

Publié le 22/01/2020

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Étant données la durée de la journée de travail et la longueur des trajets auxquels ils sont souvent astreints, les ouvriers ont peu de loisirs. Le dimanche, ils vont dans les cafés-concerts, les bals populaires, les guinguettes, où ils se rassemblent souvent par profession. Si l’entrée du Bal Mabille, aux Champs-Élysées, était de 3,50 fr. en 1862, pour les messieurs, elle n’était que de 7 sous au Bal Perron, place du Trône. Ils se promènent aussi sur les boulevards, vont jusqu’aux fortifications, ou, plus rarement, « aux champs ».

Malgré le recul relatif de l’analphabétisme et le développement des journaux à bon marché et des livraisons à 5 ou 10 centimes, ils lisent peu, à l’exception toutefois des artisans.

Les grands travaux d’Haussmann ont eu pour conséquence une montée des prix des loyers. En effet, on a plus démoli que construit; et les logements que l’on construisait, en général plus vastes et plus confortables que ceux qu’on abattait, ne pouvaient plus être payés par les ouvriers. Sans aller jusqu’à affirmer, comme le fait P. Leroy-Beaulieu, qu’alors se juxtaposèrent deux villes : la ville de luxe et la ville de pauvreté (car les registres'du cadastre de l’époque montrent que, dans de nombreuses rues, et même dans de nombreuses maisons1, se côtoyaient encore bourgeois et ouvriers), on constate un double mouvement de population : les bourgeois quittent les banlieues pour venir se fixer dans les nouveaux quartiers élégants de Paris; par contre, les ouvriers sont contraints de refluer à la périphérie (ainsi tous ceux qui habitaient les quartiers du centre et les abords de l’Hôtel de Ville s).

Dans les grandes maisons qu’on bâtit pour eux, ils s’entassent sans confort, dans des pièces dont le loyer coûte cher.

Quelques prix de loyers annuels relevés sur les calepins cadastraux :

Rue Saint-Jacques (cadastre de 1862)

dans un immeuble « dans le plus grand état de dégradation »,

une pièce à feu au 6° étage : 50 fr. un cabinet sans feu au 6e étage : 40 fr.

Rue de la Goutte-d’Or (cadastre de 1862)

une pièce sans feu sur rue : 100 fr.

une pièce à feu sur rue : 160 fr.

petits appartements 2 pièces-cuisine : 200 à 250 fr. cabinet noir (c’est-à-dire sans fenêtre) garni au Ier étage : 40 fr.

Rue Saint-Georges :

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« CONDITIONS DU TRA V AIL Légalement la durée de la journée de travail est de 11 heures à Paris et de 12 heures en province.

Mais elle peut aller jusqu'à 13, 14 et même 16 heures.

Les conditions en sont telles que la durée de vie décroît de façon significative selon les métiers en moyenne, 59 ans pour les cultivateurs, 42 ans pour les passementiers, 37 ans pour les mineurs.

(Statistiques du département de la Loire.) La possession d'un livret de travail 1 est théoriquement obligatoire, la discipline des ateliers est rude, les mortes­ saisons et les chômages ne sont pas payés.

LES SALAIRES En moyenne, à Paris : en 1853 : 3,81 francs par jour, en 1871 : 4,98 francs par jour.

Quelques salaires en 1860 : Hommes mécanicien charpentier tailleur de pierres tailleurs peintres en bâtiment cordonniers salaire journalier 5 à 6,50 fr.

5,50 à 6 fr.

4 à 5 fr.

4,50 à 5 fr.

3 à 3,50 fr.

temps annuel de chômage non payé 3 mois 4 mois 4 mois 5 mois 2 à 3 mois Femmes: en règle générale, l'ouvrière a un salaire inférieur de moitié à celui- de l'ouvrier, même lorsqu'elle fournit un travail absolument équivalent.

Salaire moyen journalier : der.telière 1, 71 fr.

fleuriste 1, 70 fr.

blanchisseuse 1,50 fr.

lingère 1,29 fr.

1.

Petit cahier coté et paraphé par le commissaire de police ou le maire, que l'ouvrier doit faire viser à chaque changement de domicile; l'employeur en a la garde et l'ouvrier ne peut changer d'employeur sans présenter ce livret.

Définitivement supprimé en 1890.

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22 - J. »

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