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La figure du poète DANS Les ''Châtiments'' de Victor Hugo

Publié le 14/03/2015

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Les Châtiments prennent d'une certaine manière les allures d'un journal intime, oà se mêlent le récit des événements et les sentiments personnels. Il exprime ainsi sa reconnaissance à l'île de Jersey et à l'Angleterre, qui le recueillent après sa fuite hors de France : « J'aime cette île solitaire, /Jersey, que la libre Angleterre / Couvre de son vieux pavillon « (II, 5).

 

Le rapport étroit entre les poèmes et la propre histoire d'Hugo est marqué par la date que l'on peut lire à la fin de chacun d'entre eux, parfois avec la mention du lieu : « Jersey, Novembre 1852 « (Nox), « Écrit en arrivant à Bruxelles, le 12 décembre 1851 « (I, 2). Même si ces indications sont souvent antidatées ou post­datées, elles prouvent à quel point la poésie chez Hugo se confond avec sa vie, à quel point elle la reflète, avec la volonté d'en déga­ger une continuité dramatique.

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« --· LE POÈTE ET LE PASSÉ Le témoin Victor Hugo présente Les Châtiments non seulement comme un cri de révolte et d'indignation, mais aussi comme un témoi­ gnage, comme un reportage.

Il fut en effet l'un des acteurs des événements liés au coup d'État, puis l'une des victimes de la répression.

Il écrit par conséquent en témoin des horreurs per­ pétrées par la police et par l'armée.

Il nous dit ce qu'il a vu, ce qu'il a entendu alors qu'il se trouvait à Paris et qu'il tentait avec d'autres députés déchus d'organiser la résistance.

Le poème intitulé Souvenir de la nuit du 4 (11, 3) relève de cette démarche qui vise à restituer le climat des scènes dramatiques qu'il a personnellement vécues.

Il s'agit de l'épisode où on lui montre, chez une vieille femme, un enfant de sept ans qui vient d'être fauché par deux balles perdues.

Dans Histoire d'un crime (IV, 1 ), la scène est longuement racontée.

Avec une grande sim­ plicité dans l'écriture, le poème s'emploie à donner à cette expé­ rience vécue une intensité maximale : « L'enfant avait reçu deux balles dans la tête./ Le logis était propre, humble, paisible, hon­ nête ».

Le pathétique de cette « chose vue », pour reprendre une expression chère au poète, culmine lorsque sa grand-mère s'exclame:« Pourquoi l'a-t-on tué? je veux qu'on me l'explique.

/L'enfant n'a pas crié vive la République».

Le vengeur et le justicier Hugo se sent investi d'un devoir de mémoire.

Il ne veut pas qu'on puisse oublier ces horreurs.

Il veut garder des images aussi vivantes que possibles, pour le jour venu, instruire le procès des criminels.

Sa démarche est donc aussi celle d'un vengeur et d'un justicier.

Au moment du coup d'État, le poète éprouve un sen­ timent aigu de trahison.

Trahison de Louis Bonaparte, mais aussi trahison des institutions politiques et judiciaires.

Seul, abandonné, il estime qu'il a le devoir, au nom de la Justice et du bien de la France, de se faire le dépositaire de valeurs qui ont été bafouées par les nouveaux maîtres du pouvoir.

C'est la raison pour laquelle il adopte un ton de procureur qui dresse à leur encontre un réqui­ sitoire impitoyable.

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