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LA HAYE Maclou de : sa vie et son oeuvre

Publié le 09/01/2019

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LA HAYE Maclou de (milieu du xvie siècle). Poète d’origine picarde, Maclou de La Haye doit sans doute à la place originale qu’il tient dans les années 1550 d’avoir été si vite et si injustement oublié : on ne peut en faire un disciple de Marot ou de Saint-Gelais, ni de Scève ou des Lyonnais; et quoique Ronsard, pendant plusieurs années, le fasse figurer dans les listes de ses amis, il n’est pas non plus de leur groupe. Pourtant, son œuvre s’est frayé un chemin entre tous ces courants, s’en inspirant pour en saisir le meilleur.

 

Né à Montreuil-sur-Mer, dont sa poésie se souvient par éclats fugitifs, il assiste dans cette ville au siège soutenu par les Anglais en 1544, et célèbre la paix conclue avec eux en 1550. après avoir chanté la guerre, dans un texte aujourd’hui perdu. Vite reconnu à la Cour, il est chargé d'une mission à Rome en 1547 et reçoit l'office fort envié de valet de chambre du roi. Il épouse vers 1548 une Vendômoise, Jeanne Desmons, dont le nom fournit motif aux jeux de sa poésie, et réside à Vendôme lorsqu'il n’est pas appelé à la Cour. On sait peu de chose de lui, sinon ce que Ronsard en écrit : liés dès leur jeunesse, ils auront en commun le Vendômois, le goût des arbres et des rivières, des repas amicaux et des fêtes de l’esprit. En réponse aux nombreux poèmes que Ronsard lui adresse jusqu’en 1553, La Haye loue le talent de Ronsard et de Du Bellay

 

Qui pour m'avoir compagnon de leur grâce

 

N'ont en dédain mon doux luth argentin.

 

Sans doute est-il aussi redevable qu’eux à la bienveillance de Marguerite de France, la sœur de Henri II. Après la parution, à Paris, des Œuvres de 1553, plus rien ne sera publié sous sa signature; c’est par une sorte de malentendu que figurent dans des recueils très tardifs de Blasons du corps féminin certains de ses Cinq Blasons des cinq contentements en amour, contenus dans les Œuvres de 1553. Sa mort est peut-être annoncée dans les derniers vers adressés au roi :

 

Las! je m'en vois au camp de malladie

 

Battu, vaincu, sous tremblante langueur.

 

L’œuvre de La Haye est trompeuse par l’impression qu’elle donne d’une grande facilité, par un don des images simples et gracieuses. Mais, sous cette trame aisée, on peut découvrir une bonne connaissance des philosophes (ceux qui s’intéressent au travail des sensations) et des poètes italiens et français (dont les marotiques, Scève, Ronsard et du Bellay). Sensible aux étrangetés

« Homme fêté par Ronsard, Aiant reveu celui que tant J'ai conneu seur ami d'épreuve, esprit clair, libre et aimable, La Haye a été réduit et méconnu lorsqu'on l'a cantonné -au XIXe siècle -au statut de contributeur des recueils de Blasons qui lui étaient antérieurs.

BIBLIOGRAPHIE Il n'y a pas d'étude et d'édition modernes de Maclou de La Haye.

On trouvera des renseignements sur lui dans l'édition Laumonier de Ronsard (tomes 1, II, III, IV et V) et dans P.

Lau­ monier, Ronsard, poète lyrique, Paris, 1909.

Les Cinq B lasons des cinq contentements en amour ont été publiés dans le recueil des Blasons donné par Gay, Amsterdam, 1866; et par A.- M.

Schmidt, Poètes du xvi' siècle, Paris, Gallimard, 1953, p.

309 et sui v.

M.-M.

FONTAINE. »

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