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LA : Le joujou du pauvre, Le Spleen de Paris, Baudelaire

Publié le 17/09/2018

Extrait du document

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La dernière phrase démontre que les catégories sociales n’ont aucune importance dans la relation de connivence qui se joue entre les deux enfants. Leur rapprochement est signifié grâce à l’adverbe : “fraternellement” (v.29) et à l’adjectif : “égale” (v.30). Les ressemblances entre les deux enfants se lisent également très subtilement dans la description qu’en fait le poète. S’ils sont, comme nous l‘avons vu, opposés, ils sont aussi tous les deux victimes du regard de l’adulte qui peut se méprendre sur l’un comme sur l’autre. Ainsi, l’auteur nous fait prendre conscience que l’on se trompe en pensant que les riches sont différentes des autres, ce qui est souligné par l’emploi de verbe croire dans : “on les croirait faits d’une autre pâte” (v.16). Il s’agit d’une méprise induite par leur milieu social. De la même façon, on peut se méprendre sur l’enfant pauvre dont on peut découvrir “la beauté” (v.22) sous “le vernis de carrossier” (v.23). Le poète nous affirme donc que les apparences sont trompeuses et que la beauté peut aussi bien se trouver sous la saleté et la misère. Les conditions sociales sont donc abolies à la fin du poème.

 

Conclusion :

Dans Le joujou du pauvre, Baudelaire montre par une construction basée sur des contrastes, un monde clivé. Seuls l’innocence des enfants et le regard de l’artiste peuvent alors dépasser ces différences sociales. Parce qu’il traite du même thème, ce poème peut être relié à un autre de Baudelaire, tiré du même recueil : La fausse monnaie. Un homme et son amis, alors qu’ils déambulent dans les rues, rencontrent un sans logis. Fier de lui, l’ami lui donne une fausse pièce et le poète tente de donner une explication à cet acte, en observant la réaction du sans logis.

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« d’un vocabulaire familier, plaçant le pauvre en situation d’infériorité.

Le nom “parias” (v.21) le désigne également et renvoie à la notion d’exclusion sociale, exprimée métaphoriquement par “patine de misère” (v.23) que renforce l'emploi de l’adjectif “répugnante” (v.23) T : L’antithèse richesse / pauvreté se lit aussi dans l’opposition des deux jouets appartenant aux enfants. c) Opposition des jouetsLe premier jouet, celui du riche, est décrit comme un objet précieux : les superlatifs qui le décrivent reprennent les adjectifs décrivant l’enfant en les exagérant.

L’enfant est “beau et frais” (v.13) et son jouet est “splendide et aussi frais que son maître” (v.17) mais il est en plus “verni, doré […] couverts de plumets et de verroteries” (v.17 -18).

Le jouet symbolise ainsi le luxe, mais aussi une forme de vanité, représentée par les plumes et les nombreux accessoires.

La comparaison entre le jouet et l’enfant tend à assimiler l’un à l’autre et à faire du jouet un symbole de la classe sociale de son possesseur.

Plein de couleurs, visiblement précieux : “pourpre” (v.18) et “doré” (v.17), le jouet de l’enfant riche s’oppose totalement à celui de l’enfant pauvre. En effet, ce dernier joue avec un rat, ce qui augmente considérablement l’idée de dégoût et de l’insalubrité de sa classe sociale, le rat étant vu comme un vecteur de maladies.

L’opposition entre les deux jouets réside également dans le désintérêt porté au jouet du riche, dont il “ne s’occupait pas” (v.19) alors que l’autre est au centre de l’attention des deux enfants.

L’enfant riche fait plus que l’observer : “celui -ci examinait avidement comme un objet rare et inconnu” (v.25-26) et l’enfant pauvre fait plus que jouer avec : il “agaçait, agitait et secouait” (v.26-27) l’animal dans une boite.

L’accumulation des verbes montre sa fascination pour le « joujou ».

Cet intérêt est le résultat d’une différence fondamentale entre les jouets, montrée par les termes : “gisait” (v.17) et “vivant” (v.27).

L’un désigne la poupée : un objet certes précieux, mais qui demeure un objet, tandis que l’autre désigne un animal, porteur de la vie et qui a été “tiré […] de la vie elle-même” (v.28).

En effet, le rat est vecteur de la communication entre les deux enfants et symbolise le lien qui se noue entre les deux, mais aussi, de manière plus subtile, une forme de cruauté : “comme font les chats” (v.9), les enfants sont fascinés par cet être vivant transformé en jouet.

La comparaison entre les enfants et les chats au tout début du poème peut-être mise en relation avec la blancheur de leurs dents et l’adverbe : “avidement” (v.26).

L’idée des dents blanches, de l’avidité et le fait qu’ils jouent avec un rongeur renvoient à l’image du félin. CP : Ce poème fait partie du Spleen de Paris mais ne le représente pas.

Il permet de dresser un portrait de la nature humaine et ainsi fonctionne comme un apologue.

En effet, le récit du rapprochement des deux enfants illustre une morale implicite. II- Un apologue PA : Si ce poème semble se lire comme un apologue cela s’explique de part une structure semblable et la présence d’une morale implicite. a) La structure d’un apologue Ici, le lecteur semble bien rencontrer les deux composantes de l’apologue que sont le récit et la morale. Les deux premières strophes correspondent à la morale.

En, effet, le poète s’adresse directement au lecteur, avec l’utilisation des pronoms personnels sujets : “je veux donner l’idée d’un divertissement innocent” (v.1) et “quand vous sortirez” (v.3).

L’emploi de l’impératif souligne la visée didactique de ces deux strophes : “remplissez” (v.4) / “faites” (v.6).

Le poète y propose au lecteur de se distraire en offrant aux enfants. »

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