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La lettre reflète-t-elle toujours la personnalité de l'épistolier ?

Publié le 29/08/2014

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Analyse du sujet

Les mots clés sont :

lettre — correspondance d'une personne réelle ou fictive avec un destina¬taire lui aussi réel ou fictif ;

portrait de l'âme — la lettre révèle le caractère, la personnalité du scripteur.

Type de sujet. Il s'agit d'une question qui dissimule une thèse (type 3). Reformulation de la thèse. La lettre révèle la personnalité du scripteur.

Formulation de la problématique. La lettre reflète-t-elle sans déformation la personnalité de l'épistolier ou peut-elle être une arme de dissimulation et de manipulation ?

Type de plan. Le plan retenu sera donc un plan critique.

Plan détaillé

Danceny, héros secondaire des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, propose une formulation naïve de la rhétorique épistolaire. Il n'a pas encore compris que la lettre pouvait être une arme de manipulation, synonyme de tromperie. Pour lui, toute lettre est en effet un « portrait de l'âme « ; toute mis¬sive serait donc le miroir fidèle et sincère de l'être du scripteur. Cependant, la 

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IL 1.2a dissertation 1) La lettre révèle l'âme du scripteur L'écriture à la première personne est un gage de sincérité et d'authenticité répistolier* est contraint d'user de la première personne dans son courrier.

Il donne ainsi au destinataire* un gage d'authenticité et de sincérité.

C'est lui qui assume un propos ou des sentiments (lettre lyrique ou polémique).

Ex.

: lettre 17 de Danceny à Cécile (sentiments amoureux révélés) ; Les Souffrances du jeune Werther de Goethe -lettres lyriques de Werther à Laurence .

Le dispositif épistolaire favorise la confession sincère répistolier* sait que sa lettre n'est pas destinée à la publication.

Il peut donc se livrer sans retenue et sans fard.

Ex.

: lettre de Célimène dans Le Misanthrope .

L'écriture (le style) révèle la personnalité du scripteur récriture reflète l'âme du scripteur de façon volontaire ou pas.

La variété des styles dans Les Liaisons dangereuses montre bien que chaque personnage a son écriture et donc sa personnalité (voir préface de Laclos à ce sujet).

récriture de Merteuil est maîtrisée (phrases très construites, abondance de connecteurs logiques); celle de Tourvel sera plus expressive (lettre 161 : abondance de la ponctuation expressive).

Même quand le scripteur ne veut pas se dévoiler, l'écriture à la première personne le trahit.

Ainsi, Valmont, dans la lettre 6 des Liaisons dangereuses, use d'un vocabulaire galant et laudatif ( « channante Dévote») pour désigner Tourvel avant de se ressaisir et de ne la désigner que par le biais d'un « elle » froid et cynique.

2) Mais la lettre peut aussi dissimuler et masquer la personnalité du scripteur Le dispositif épistolaire favorise la dissimulation et la feinte Le destinataire* n'est pas présent lors de la rédaction de la lettre: il ne peut donc pas savoir dans quelles conditions la lettre a été rédigée.

Ex.

: lettre 48 dans Les Liaisons dangereuses.

La présidente de Tourvel ne peut savoir que Valmont rédige sa lettre sur le corps d'Émilie et qu'il est donc en train de la bafouer.

L'épistolier* peut exploiter la polysémie du langage La lettre peut jouer du double sens et exploiter la polysémie du langage.

Ex.

: lettre 48 des Liaisons dangereuses.

Deux lectures du lexique peuvent être effec­ tuées : lecture érotique et lecture amoureuse.

L'épistolier* cherche toujours à séduire Ne jamais oublier une chose : l'épistolier* écrit toujours sous le regard de. »

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