LA LITTERATURE DE COLPORTAGE
Publié le 27/03/2012
Extrait du document
Ce qui définit la littérature de colportage, c'est d'abord un mode de diffusion particulier - les colporteurs et merciers ambulants - qui permet à cette littérature de toucher en profondeur les couches inférieures de la population qui possèdent des rudiments suffisants de la lecture. La littérature de colportage est avant tout une littérature populaire étant bien entendu que cette notion de populaire est variable, liée aux circonstances historiques, à la montée ou à la descente, ou à la transformation, de certaines couches sociales à la faveur de l'évolution générale. La littérature de colportage se définit donc également par un niveau de culture en marge de l'inculture ou pour être plus exact d'une culture folklorique caractérisée à la fois par des éléments de tradition, et par la création, plus souvent la recréation populaire de ces éléments, parfois à partir de matériaux issus en partie eux-mêmes de cette littérature de colportage....
«
'
-; 388 .1 MANUEL D'HISTOIRE 'LITTERAIRE DE LA FRANCE .
'.
Les sources de la littérature de colportage
.
Au début du 19e siècle,.
on peut distinguer dans
la littérature de colportage
trois fonds qui y ont été
déposés comme des stratifications :
- Le fonds ancien datant du
16• siècle, constitué
par une littérature
d'origine médiévale.
- Le fonds
plus récent datant de la fin du 11•
siècle et du 18• siècle avec les contes de Perrault et
de· Madame d'Aulnoy notamment.
_:__ Le fonds contemporain, pré-feuilletonnesque,
qui d'ailleurs s'adresse à un public moins
« popu
laire
..
, avec les romans de Florian, Madame Cottin,
Ducray-Duminil, ·etc.
Le fonds ancien.
Au 16• siècle la clientèle des libraires et celle
des colporteurs, les bisouarts, ou merciers ambu
lants, est
·encore mal différenciée.
Elle est formée
d'une part de gens de robe, propriétaires terriens et
commerçants enrichis, sortis depuis peu de généra
tions du menu peuple de
l'artisanat.
et du commerce.
Elle est aussi formée de petits hobereaux étroitement
ljés .à la nouvelle bourgeoisie terrienne par le jeu
des
alliances et des parentés, sinon par un réseau
de rapports sociaux et
intellectuels.
Mais il est pro
bable que dans toutes les classes où l'on sait lire
un tant soit peu, on se complaît à la lecture de la
littérature de colportage, y compris des romans de
chevalerie.
Les ~acéties.
·
Depuis la description des six espèces de pets
jusqu'à Till Eulenspiegel, traduit de l'allemand au
16" siècle, en ·passant par les fables d:Esope, étroite
ment.
apparentées au répertoire des contes facétieux,.
»
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