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La littérature des Antilles françaises

Publié le 14/02/2019

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ANTILLES. La littérature des Antilles françaises hésite depuis les origines entre un provincialisme, qui reprend en les stéréotypant les thèmes et les genres métropolitains (le Départ de La Pérouse d'Avrigny, 1807 ; Cyprès et palmistes de Poirié Saint-Aurèle, 1833), et la recherche d'une identité culturelle, dans laquelle Haïti a tenté de tracer une voie originale. Parallèlement à une littérature orale, qui appartient à une langue contestée, mais de plus en plus contestataire, se développe un exotisme d'image d'Épinal (Eugène de Cerceil de J.-H.-J. Coussin, 1824; les Créoles ou la Vie aux Antilles de J. Levilloux, 1835) à travers la célébration des « isles heureuses » par les Blancs des îles, les békés, dont certains font carrière à Paris (Léonard, Campenon, Privât d'Angle-mont, Hennique), et par quelques Noirs, les « nègres gréco-latins » ou « blanchis ». Malgré la rencontre de Daniel Thaly, le poète français de la Dominique, avec les créoles d'autres tropiques comme Léon Dierx et Leconte de Lisle (Lucioles et cantharides, 1900), et l'appel au métissage culturel de Gilbert Gratiant (Credo des sang-mêlé, 1948), l'identité antillaise semble un moment se dessiner dans le concept de négritude (Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal, 1939) ; mais elle retombe, dès 1946, dans une production régiona-liste ou s'exalte dans une littérature d'inspiration plus africaine (René Ma-ran, Paul Niger, Michèle Lacrosil, Vincent Pacoly) — à laquelle viennent se joindre les œuvres diverses d'Antillais d'adoption (Jean Galmot, Salvat Etchart, André Schwartz-Bart) — et que domine Simone Schwartz-Bart (Ti Jean l'Hori-zon, 1979). Fortement marquée par l'action politique et autonomiste, s'efforçant de dégager 

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