Devoir de Philosophie

La littérature du Moyen Âge

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

  Le terme de Moyen Âge traduit à la fois une perspective chronologique et une tentative d'évaluation. Traditionnellement, les historiens situent le Moyen Âge entre la chute de l'Empire Romain d'Occident (476) et la chute de Constantinople (1453). Il s'agit là de repères conventionnels, L'expression de "Moyen Âge", datant du début du XVIIe siècle, qualifie de manière péjorative, dans la vision des humanistes, la période qui s'étend de la fin du Ve siècle à la fin du XVe siècle. C'est au XIXe siècle romantique qu'on doit sa redécouverte après cette longue éclipse qui a fait de cette époque littéraire une période méprisable par rapport à la Renaissance, par exemple. Et pourtant, c'est au Moyen Age que se situent les débuts de la littérature française dont les premiers textes en langue romane datent de la fin du IXe siècle. Bien que le latin continue de servir comme langue savante de communication internationale, la langue romane rivalise avec celle-là et appelle la création de formes nouvelles d'expression. Néanmoins, l'expression écrite demeure rare, la plupart des créations médiévales étant destinées à  ce qu'on appellerait aujourd'hui une performance orale. Comme l'imprimerie ne date que du XVIe:siècle, les textes qui nous sont parvenus de cette période se présentent sous la forme de transcriptions manuscrites et d'une profusion de variantes. l'étymologie (joculator) traduit l'activité spécifique: celle d'amuseur professionnel, éternel itinérant, homme de l'oral et de la performance, sorte d'acteur total, récitant, mime, acrobate. Essentiellement "interprète" d'un vaste répertoire (plus son répertoire est riche, mieux il peut gagner sa vie) mais aussi "créateur" car, si prodigieuse que soit sa mémoire, la vastité même de son répertoire rend impossible une restitution "fidèle" de l'oeuvre.   Après la chute de l'Empire Romain, dans un monde où elle représente le seul pôle de stabilité, l'Église commence peu à peu à se considérer une société autonome et idéale. Elle détient le monopole du savoir, elle est le seul moyen de préserver et de transmettre une culture qu'elle juge souvent avec sévérité, surtout dans sa dimension profane, ce qui ne l'empêche pas pourtant de relire, de copier et donc de sauver de l'oubli les oeuvres d'une Antiquité dont elle décrie par ailleurs la précarité morale. La renaissance carolingienne remettra en honneur l'étude des auteurs classiques, invoqués comme modèles de style et de grammaire. Les Xe-XIe siècles voient d'ailleurs se développer une poésie liturgique abondante, de même qu'une littérature historique et hagiographique considérable, en latin.

« § le Drame primitif Ce sont les Jongleurs qui colportent la poésie sous la forme des vers chantés.

L'épopée vêt au Moyen Age la forme des chansons de geste qui sont de longs poèmes composés de milliers de vers dans le but de glorifier des exploits guerriers devant le public.

En choisissant la forme épique où légendes et faits historiques se croisent, elles exaltentl'idéal chevaleresque.

La plus ancienne et la plus connue est la Chanson de Roland qui a été écrite au XIe siècle ; elle raconte, en les idéalisant, les exploits de l'armée de Charlemagne.

Victor Hugo a défini l'épopée comme "l'histoire écoulée aux portes de la légende." L'épopée raconte les exploits légendaires de la guerre, les hauts faits des familles aristocratiques ou encore les événements contemporains. les chansons de geste, dont le nom exprime aussi bien la thématique que la forme d'expression, sont d'amplesproductions narratives chantées qui traitent des hauts faits du passé - geste vient du latin res gestae qui veut dire faits accomplis, exploits.

La plus ancienne de ces chansons - qui est aussi la plus célèbre - la Chanson de Roland , date très probablement de la dernière décennie du XI e siècle . L� empereur Charlemagne fait depuis sept ans la guerre en Espagne.

Il a deux cents ans d �âge, mais il vient de prendre Cordoue.

Le roi sarrasin Marsile de Saragosse souhaite éloigner ce péril et lui propose de se soumettre et devenir en France pour recevoir la loi chrétienne.

Son intention, en fait, est de n �en rien faire, mais de gagner dutemps, quitte à voir ses otages tués. Charlemagne assemble son conseil pour répondre à l�offre des pa ďens.

Le comte Roland, fils de la soeur de l�empereur, commence par rappeler que ce n �est pas pour la première fois que le traître Marsile feint la soumission.

Ily a sept ans, le roi s �est laissé amadouer par les promesses du Sarrasin et lui a envoyé en ambassade deux de sescomtes, Basilie et Basan; ils furent décapités dans les montagnes.

L� assemblée s �assombrit à ce rappel.

MaisGanelon, qui est le second mari de la mère de Roland, invoque la sagesse qui nous recommande de rechercher lapaix.

Le sage Naimes se rallie à ce conseil et les Français approuvent ces deux veillards vénérables. Maintenant Charles demande aux barons de lui nommer les membres de l �ambassade qui iront à Saragosse signifierà Marsile cet accord.

Roland, Olivier et l �archevêque Turpin se portent volontaires, mais le roi refuse leurs offres d�assez mauvaise humeur et déclare qu �il ne permettra à aucun pair d �aller en ambassade (sans doute pour ne pasexposer au danger les meilleurs de ses hommes).

Alors Roland propose son beau-père pour ambassadeur.

Ce gesteest interprété par Ganelon , qui ne fait pas partie du groupe des pairs, comme une trahison, car il songe au sort de Basilie et de Basan; d �autre part, en le mettant en péril de mort, Roland a enfreint la loi de la solidarité familiale.Suit un vif échange de mots entre les deux comtes, et Ganelon menace de se venger.

Le roi conclut le conseil endonnant à Ganelon le bâton et le gant, geste symbolique d �investiture. Les chansons de geste traitent, on l'a vu, des hauts faits du passé.

Ces faits de prouesse se situent presque sans exception à l'époque carolingienne , au temps de Charlemagne et de ses premiers descendants.

L'empereur à la barbe fleurie, siégeant en majesté sous un pin, entouré de ses illustres guerriers, tel que nous le présente la laisse VIII de la Chanson de Roland , est la figure de proue de l'univers épique des chansons de geste.

Ses campagnes en faveur de la chrétienté, mais notamment le combat sans merci livré aux Sarrasins d'Espagne , exprime le thème majeur du genre: la lutte entre le bien et le mal, entre les félons pa ďens et les chevaliers chrétiens qui ont toujoursle droit pour eux ("Pa ďen unt tort e chrestiens unt dreit" , Chanson de Roland , v.

1015). n lieu commun veut qu'à l'aube de toute littérature il y ait, à côté des poèmes épiques qui exaltent la prouesse, un lyrisme populaire, souvent "féminin", qui chante un amour simple et spontané.

La littérature française fait sur ce point exception, car le lyrisme qui surgit brusquement dans les premières années du XII e siècle au Midi de la France, en pays d'oc, n'a rien de populaire mais, au contraire, est très élaboré, raffiné, expression poétique ritualisée d'unart d'aimer propre à une élite.

Le premier poète qui ait cultivé cette nouvelle forme du lyrisme Guillaume IX , duc d'Aquitaine et comte de Poitiers (1071-1127), est lui-même un très grand seigneur, plus riche et puissant que le roi de France.

Onze poèmes nous sont parvenus de lui, qui contiennent déjà les principales directions dans lesquelles vaévoluer ce lyrisme: six de ces pièces sont d'inspiration comique, voire obscènes; une autre est une "chanson depénitence", adieu mélancolique au monde et à la chevalerie; quatre poèmes, enfin, sont d'un ton très différent,célébrant un amour tendre, patient et soumis pour une dame ( domna ) dont le poète se proclame le "vassal".

C'est cette dernière direction qui sera cultivée par les émules de Guillaume, les troubadours , imités à leur tour à partir de la moitié du XII e siècle par les poètes du Nord de la France, les trouvères .

Le nom de troubadour dérive du verbe trobar (trovar) .

Issu du latin tropare , composer des tropes, c'est-à-dire des pièces chantées, destinées à orner la liturgie, le terme met en évidence le mode d'être de cette poésie, inséparable du chant.

Mais trobar arrive à désigner l'activité poétique elle-même, dans le sens d' inventer , créer . Le Roman du Moyen Âge connaît trois grandes formes : L'ancien français ne dispose pas d'un terme propre pour désigner le récit de fiction.

Roman désignait à l'origine la langue vulgaire en opposition avec le latin.

Ultérieurement le mot arrive à désigner tout textetraduit du latin ou composé directement en langue vulgaire ou roman Ø les Romans antiques dont le caractère commun consiste dans la déformation de l'antiquité; les principauxromans de cette catégorie sont: le Roman de Thèbes (écrit vers 1150), le Roman de Troie (écrit vers 1160),. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles