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LA LITTERATURE DU SÉNÉGAL

Publié le 14/05/2019

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SÉNÉGAL (littér.). Le Sénégal connaissait l'écriture bien avant l'arrivée des Européens, puisque dès les xe-xie s. l'introduction de l'islàm dans le Fouta-Toro avait suscité la formation d'une classe de lettrés arabophones particulièrement influente. On en retrouve l'écho dans la prédication des Tidianes et des Mourides qui se répandit au Sénégal à la fin du xvme s. et dont témoignent les textes de Malik Sy, Amadou Bamba et M'Backé (il s'agit surtout de recueils poétiques, dans la plus pure tradition de la littérature arabo-musulmane). Le prosélytisme religieux de leurs successeurs, Moussa Ka ou Mohamadou Aliou Tyam (auteur d'un long poème épique à la gloire d'El Hadj Oumar) devait bientôt les conduire à utiliser les langues locales, notamment le wolof pour le premier et le peul pour le second.

 

C'est toutefois le français que choisissent les véritables précurseurs que furent Félix Darfour, Léopold Panet, auteur d'une Relation de voyage du Sénégal au Maroc, publié en 1850, et surtout l'abbé Boilat, auquel on doit, outre le premier Dictionnaire français-wolof et wolof-français, de fort intéressantes Esquisses sénégalaises, parues en 1853.

 

À la veille et au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, des écrivains entreprennent de dresser le bilan de la colonisation, d'en dénoncer les abus ou

 

de prophétiser des temps nouveaux. Parmi les romanciers, Ousmane Socé analyse dans Karim (1935) l'inéluctable transformation des mœurs et des mentalités sous l'effet de l'école occidentale, un thème qui sera repris magistralement au seuil de l'indépendance par Cheikh Hamidou Kane {1'Aventure ambiguë, 1961). Pour sa part, Birago Diop met à profit ses randonnées de vétérinaire itinérant à travers l'Afrique de l'Ouest pour recueillir — et adapter — de la bouche du vieux griot Amadou Koumba Ngom les Contes et les Nouveaux Contes d‘Amadou Koumba (1947 et 1958). Avec Maïmouna (1953),

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