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LA LITTERATURE HISTORIQUE

Publié le 30/03/2012

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A la fin du 18e et au début du 19e consultés sont ceux de Mézeray et de Velly. La grande Histoire de France de François Eudes de Mézeray date de 1643 à 1B51 ; son copieux Abrégé date de 1668 mais les éditions posthumes y ajoutent un volume sur les temps gaulois. L'Histoire de France de l'abbé Velly {1709-1759) compte trente-trois tomes ; la mort interrompt la relation de Velly au règne de Philippe le Bel ; l'oeuvre sera poursuivie par Villaret et Garnier jusqu'au règne de Charles IX, puis Fantin des Odoards {1738-1820) conduira le récit jusqu'à l'exécution de Louis XVI. L'ensemble est une succession d'événements politiques, diplomatiques et militaires, plus ou moins pertinemment figurés et interprétés ; l'explication principale des faits est donnée par la psychologie des monarques et des grands hommes mais, en réalité, leur sont prêtés une psychologie, un comportement, des réactions démesurément fantaisistes pour qu'ainsi l'explication soit toujours aisément trouvée. L'apport final de Fantin des Odoards est malheureusement très médiocre, sombrant, surtout pour la fin du règne de Louis XV et le règne de Louis XVI, dans une manière de journalisme vulgaire et ne comportant sur les débuts de la Révolution aucune véritable analyse de la situation générale ni de l'enchaînement des faits.

« nise la consultation systématique des vieilles chroni­ ques.

Napoléon 1er fera de cette méthode une des règles de la discipline historique qu'il entendra pro­ mouvoir, et il incitera Anquetil à écrire une Histoire de France tenant le plus grand compte des vieux chroniqueurs.

Hélas, l'ouvrage sera terne et bâclé.

L'autre réaction est celle de Gabriel Bonnot de Mably (1709-1785) qui, ayant écrit en 1765 ses Obser­ vations sur l'Histoire de France, n'hésitera pas à inti­ tuler son essai de 1783 : De la manière d'écrire l'histoire.

Mably veut une histoire fondée sur l'analyse des textes législatifs, réglementaires et diplomatiques - il ne la pratique d'ailleurs guère -et esquisse une philosophie de l'histoire qui, dit-il, doit guider la recherche de l'historien : les sociétés humaines ont pour finalité l'obtention du bonheur ; l'évolution histo­ rique s'analyse comme la poursuite de l'effort de chaque nation vers la tranquillité et la prospérité, et donc comme la lutte de la majorité nationale contre les intérêts et privilèges opposés à cette tendance naturelle.

* Les temps révolutionnaires ne sont pas propices à la recherche scientifique en Histoire ; ils sont ceux des affirmations osées, des révisions outrancières et des exégèses hardies.

De surcroît, Volney -qui fait paraître en 1791 Les Ruines ou Méditations sur les révolutions des empires - considère, tout comme La Rochefoucauld­ Liancourt, que la jeunesse n'a pas l'expérience requise pour comprendre l'Histoire et que l'étude historique peut être abordée tout au plus dans les enseignements très supérieurs.

Napoléon 1er veut, au contraire, que l'enseigne­ ment de l'Histoire- une histoire dûment contrôlée-. »

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