LA POÉSIE AU XVIIIe SIECLE
Publié le 31/05/2012
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Le résultat est connu :les vers ct les versificateurs pullulèrent; on n'en eut pas plus de poésie et de poètes. Il n'est pas utile d'insister : celte partie de notre littérature est une partie morle; ayons le courage d'en alléger notre exposition...
Le fait général le plus sensible dans la première moitié du XVIIIe siècle, c'est la décadence des genres d'art. Ils ne vivent que d'une vie factice, soutenus par la mode et par l'éducation, réduits à l'application mécanique de règles devenues arbitraires, parce qu'on n'en comprend plus le sens artistique...
«
ami de Fontenelle et l'un des oracles du salon philosophe de l\lme de Lambert, s'est avisé en 1714 de traduire l'lliade en vers.
Son dessein est de manifester par un cas illustre la loi du pro gr·ès : il prétend refaire J' 1/iadc telle qu'Homère l'etît écrite s'i~ eù t vécu en 1 ï l't.
Il corrige donc les caractères des dieux, des héros, leurs actions bl'Utales, leurs injurieux discours, la prolixité
des dc,;criptions, la négligence des redites, tout ce qui choque la morale, la politesse, le goùt rl'un siècle éclairé.
Ainsi perfectionnée,
l'Iliadc se réduit à douze chants : et cc qui tombe, c'est tout cc qui n'est pas la notation sèche du fait, tout ce qui est sentiment,
couleur, poésie.
En compensation, La Motte prête à Homère
l'esprit galant et les pointes : il nous donne un Achille fait à soli hait pour les Nuits blanches de Sceaux.
La Motte savait mal le grec et travaillait sm· la traduction en prose de Mme Dacier, une Jourde, honnètc et respectueuse traduction.
!\hue Dacier fut scan
dalisee de ce travestisscmrnt : rlle fulmina contre La Motte se;; Causes de la corruption du gmil, cédant à son adversaire l'avantag·~ de la politesse.
Il n'avait pas !Jcsoin de cela pour mettre de so11 côté un public dont il exprimait le goût secr;et.
La Motte ne répète pas simplement Perrault : il fait un pas de
plus.
Ce n'est pas réellement aux anciens qu'il en veut; c'est à la
poésie.
La poésie est contraire à la raison.
E11 effet, elle se com pose de deux éléments : les {igw·cs audacieuses, et le VC1'S.
Elle consiste à se donner beaucoup de mal pour ne pas parlt>r naturel lement ni clairement.
On force sa pemée, on la d.
»
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