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LA POÉSlE ÉPIQUE AU MOYEN AGE

Publié le 12/12/2011

Extrait du document

La Chanson de Roland; telle que nous la possédons, a été écrite dans la seconde moitié du xie siècle. Le chant dans lequel Taillefer célébrait Roland à la bataille d'Hastings, en 1066, appartenait sans doute à une des rédactions antérieures de la chanson. Celle-ci est une oeuvre anonyme; si le manuscrit d'Oxford cite, à son dernier vers, un certain Turold qui aurait "décliné la geste", il n'est pas démontré qu'il ne s'agisse pas ici soit del'auteur, soit du copiste, soit du jongleur du Roland. L'auteur était-il Normand, ou Français de l'Ile de France? était-il clerc ou laïque? On ne le sait pas davantage.

Les représailles forment la troisième partie (2397-4002). Charlemagne est accouru à l'appel suprême de Roland. Il taille en pièces l'armée de Marsile, et tue dans un duel gigantesque Baligant, l'émir de Babylone, qui est venu au secours du roi de Saragosse; puis, rentrant en France, il instruit le procès de Ganelon. Après un duel dans lequel Pinabel, le champion du traître, a été vaincu par Thierri d'Anjou,, Ganelon est écartelé.

« ment le nom de Chansons de geste, car elles ont la prétention de s'appuyer sur un fond historique 4 • ll est vrai en effet que Roland, par exemple, est mort à Roncevaux, que Guillaume d'Orange fut vaincu par les Sarrasins, que Renand de Montauban se révolta contre Charles Martel, que Girard de Rous­ sillon lutta contre Charles le Chauve, que Raoul de Cambrai fut bien le baron brutal, immortalisé par le poème qui porte son nom.

Seulement, la légende ne tarda pas à dénaturer le fond historique de l'épopée jusqu'à le rendre méconnaissable.

Origin~ des Chansons d.e · geste.

- Les · médiévistes français, Gaston Paris et Léon Gautier entre autres, sont d'avis que le s chansons de geste sont l'amplitlcation de· chants contemporains des événements.

Ces chants, mi-épiques, mi-lyriques et assez courts, célébraient les exploits des chefs méro­ vingiens et carotingiens; ils se transformèrent peu à peu, l'élément lyrique s'effaçant devant l"élêment épi­ que et celui-ci s'allongeant et s'amplifîant en longs poèmes narratifs par des remaniements successifs opérés par les trouvères.

D'autres romanistes., Gode­ froi Kurth et Pio Rajna, attribuent beàucoup plus d'importance à ces chants primitifs dans la formation des chansons de g.este , qui, d-'après eux,, étaient déjà constituées à l'époque mérovingienne.

Ces théories, longtemps classiques, ont maintenant moins d'aut(')rité.

M.

Joseph Bédier, successeur de Gast(')n Paris au Collège de France, a soutenu av-ec de bons arguments que les chansons ·de geste, n'ont presque rien d'historique et qu'eUes ont été créées au plus tôt au x1• siècle par des prêtres et des moines pour èélébrer les héros de sanctuaires illustres, pour divertir le public des marchés et des foires et pour édifier les pèlerins de Rome et de Compostellell .

Le fait est que nous n'avons pas les cantilènes primi­ tives qui auraient été la soutce des chansons de geste ; l'expHcation que propose M.

Bédier de leur origin e 1.

Le mot !ém inin geste vient du pluriellU>utr~Q!!SI"::;: acti0'41,/. »

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