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La réaction des écrivains : l'idéologie anticommunarde

Publié le 07/04/2012

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La plupart des écrivains approuvent la répression:« C'est bon. Il n'y a eu ni conciliation ni transaction. La solution a été brutale [ ... ] C'est vingt ans de repos que l'ancienne société a devant elle si le pouvoir ose tout ce qu'il peut oser en ce moment.« (Goncourt: Journal, 31 mai 1871 ). «Enfin, c'est fini. J'espère que la répression sera telle que rien ne bougera plus et pour mon compte je désirerais qu'elle fût radicale« (Leconte de Lisle, lettr.e citée). Flaubert pensera même que la répression n'a pas été assez forte. Après la Commune, Dumas fils, Taine, Renan et lui prônent la suppression du suffrage universel et refusent l'instruction primaire laïque, gratuite et obligatoire.

« leur républicanisme.

Ils condamneront d'autant plus la Commune qu'on cherche à les àmalgamer avec les communards.

La réaction personnelle des écrivains Sauf exception individuelle, les écrivains condamnent définitivement le soulèvement du 18 mars.

Presque tous refusent une explication politique ou sociale de l'événement.

Il est l'œuvre d'un petit nombre de brigands, de barbares ayant préparé leur coup depuis longtemps.

« Il y a sous toutes les grandes villes des fosses aux lions, des cavernes fermées d'épais barreaux où l'on parque les bêtes fauves, les bêtes puantes, les bêtes venimeuses, toutes les perversités réfractaires que la civilisation n'a pu apprivoiser, [ ...

]tous les monstres du cœur, tous les difformes de l'âme; population immonde, inconnue au jour et qui grouille sinistrement dans les profondeurs des ténèbres souterraines.

Un jour il advient ceci que le belluaire distrait oublie ses clefs aux portes de la ménagerie et ces animaux féroces se répandent par la ville épouvantée avec des hurlements sauvages.

Des cages ouvertes s'élancent les hyènes de 93 et les gorilles de la Commune» (Théophile Gautier: «Paris-Capitale» (oct.

1871) dans Tableaux du Siège).

Le vocabulaire animalier est celui qui revient le plus constamment dans la littérature anticommunarde.

On se trouve en face d'une lutte manichéenne du Bien contre le Mal, de la civilisation contre la barbarie, de l'ordre contre l'anarchie, de l'intelligence contre la bêtise, de la tête contre le ventre, du travail contre la paresse, enfin de la société saine contre le ramassis de tout ce qui est pervers et bestial.

«Nous avons été la proie[ ...

] d'un soulèvement total de tous les déclassés, de tous les fruits secs, de tous les singes d'Erostrate qui pullulent dans les bas-fonds des sociétés modernes, de tous les paresseux pillards, des rôdeuses de barrière, de la lie des prisons et des bagnes» (Leconte de Lisle, lettre du 29 mai 1871 à J.-M.

de Hérédia).

Les dirigeants de la Commune sont accablés.

Ce ne sont que des aigris ambitieux, des fous.

Les communards sont bêtes, ivres, lâches ; les communardes obscènes, hideuses, féroces.. »

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