Devoir de Philosophie

La représentation de la société dans Les Fables de La Fontaine

Publié le 27/03/2015

Extrait du document

fontaine

La dualité de la figure royale

L'ordre social, dans l'esprit du XVII' siècle, est garanti par le rôle du roi qui conduit le pays (« La tête et la queue du serpent «, VII, 16). On entrevoit aussi dans les Fables une figure positive du roi, notamment dans « Un animal dans la lune « (VII, 17), fable qui fait l'éloge du roi Charles II d'Angleterre, moins attiré par la guerre que par les arts et les sciences. À côté de cet aspect positif, on rencontre le plus souvent chez La Fontaine une représentation négative de la figure royale, en 

fontaine

« E X P 0 S É S F C H E S La satire de la cour Présente dans la plupart des fables qui concernent la cour (VII, 1 ; VII, 6 ; VIII, 14 ...

), elle vise la faiblesse des monarques devant la flatterie d~s courtisans, mais aussi la connaissance du code de la cour qui permet à ces courtisans de singer le maître.

Dans« Les obsèques de la lionne», la vision du cerf, qui s'appuie sur une apparition de type évangélique, vient souligner le rôle de l'hypocrisie dévote qui s'introduit à la cour.

Les allusions à la politique royale Certaines fables font référence à la politique de Louis XIV qui, revendiquant sa part dans la Succession d'Espagne, veut s'emparer de la Franche-Comté; il doit alors faire face à la Triple alliance (Anglais, Hollandais, Suédois) et s'engager dans la guerre de Hollande.

Des allusions, explicites ou allégoriques, à ces événe­ ments se rencontrent dans« Le lion» (XI, 1), mais aussi dans« Le pouvoir des fables » (VIII, 4).

Il faut considérer que sous le couvert de l'éloge royal ( « Ce sera le meilleur lion/ Pour ses amis qui soit sur terre», v.

24-25), l'ironie critique de La Fontaine se manifeste contre la volonté de puissance du roi (XI, 1, v.

41-45) .

..

Ill -UN REGARD POLITIQUE Nécessité de l'entraide La Fontaine a conscience de l'interdépendance sociale; il critique dans« Le rat qui s'est retiré du monde» (VII, 3) ceux qui ne participent pas à la vie sociale, et dans« L'âne et le chien» (VIII, 17), il souligne l'importance de l'entraide: «Ici, le véritable drame se joue entre l'âne et le chien qui, au fond, sont égaux parce qu'ils dépendent mutuellement l'un de l'autre» (J.

Grimm).

Contre le matérialisme Par rapport aux valeurs matérielles qui tendent à dominer dans son siècle, La Fontaine opte clairement, dans« L'avantage de la science» (VIII, 19), pour les valeurs intellectuelles, et ce faisant il propose une réflexion sur le statut de l'homme de lettres dans la société.

Au riche bourgeois qui est engagé dans l'écono­ mie de son époque (mais qui va retomber, à la suite d'une guerre, au plus bas de l'échelle sociale), est opposé« l'homme lettré» qui possède une philosophie de la vie (c'est-à-dire la sagesse) et reste lui-même, malgré les coups du sort ; ce sage reçut même« partout quelque faveur nouvelle» (v.

37).

Le renversement de la hiérarchie C'est dans la fable « Le marchand, le gentilhomme, le pâtre et le fils de roi » (X, 15) que La Fontaine va sans doute le plus loin dans la représentation d'une société qui n'est plus marquée par la hiérarchie (voir aussi X, 9); les trois personnages qui ont un statut social important se révèlent inutiles ; seul le pâtre, à la suite du nau- .

frage du bateau, sait s'adapter à la situation et ne s'en remet pas à la providence.

Mais à travers l'éloge de la main qui travaille, n'est-ce pas « une éthique toute bourgeoise du travail qui serait introduite » (J.

Grimm) ? Conclusion: Les Fables sont loin d'être toujours intemporelles, et reflè­ tent bien souvent les prises de positions de La Fontaine en matière sociale ou politique, même si ces engagements ne constituent pas une critique sys­ tématique de la société française au xvne siècle.

LES FABLES DE LA FONTAINE =:m. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles