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LA TAILLE Jean de : sa vie et son oeuvre

Publié le 10/01/2019

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LA TAILLE Jean de (v. 1535-1611?). Originaire de Bondaroy, village du Maine dont sa famille avait la seigneurie, il étudie d’abord à Paris, au collège de Bon-court, fréquenté à la même époque par Muret et La Péruse, et où est jouée en 1553 la Cléopâtre de Jodelle. A Orléans, il suit les cours de droit d’Anne du Bourg, mais se laisse bien vite séduire par les Muses, « mieux peignées, dira-t-il plus tard, et de meilleure grâce que les loix ». Il rejoint à Paris son frère cadet Jacques, élève de Jean Dorât, et déjà l'auteur de nombreux vers et de tragédies. Jacques meurt en 1562, âgé d’à peine vingt ans : certaines de ses œuvres seront publiées par les soins de Jean en 1573 : deux tragédies, Alexandre et Daire (Darius), plusieurs poèmes latins et français et un traité sur la Manière de faire des vers. Sans avoir la remarquable précocité de Jacques, Jean de La Taille a cependant composé dès cette époque le Negromant, adapté de l’Arioste, son aimable comédie des Corrivaus (ou rivaux en amour) et surtout son œuvre principale, la tragédie de Saül le Furieux. Durant les guerres de Religion, il s’est engagé dans le camp des protestants. Blessé au combat d’Arnay-le-Duc en 1570, il consacre le reste de sa vie à sa famille et à la littérature. En 1572 et 1573 paraissent les œuvres croisées de Jean et de Jacques, précédées de l’important traité De l'art de la tragédie (1572). Jean de La Taille y formule avec netteté la règle des trois unités et invoque, au nom de la vraisemblance, le respect des bienséances. Rompant avec les expositions en forme de monologue (protatique) chères à Sénèque, il veut que l'on plonge le spectateur in médias res dès la première scène. L’action doit produire des contrastes de situation « à l’exemple des choses humaines », de manière à « émouvoir et poindre merveilleusement les affections de chacun ». La référence implicite à la théorie aristotélicienne de la purgation des passions a pour corollaire le caractère moyen du héros : ni Thyeste ni Socrate mais également partagé entre le vice et la vertu et promis à tous les revirements du sort comme à toutes 

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