LA VILLE « LIEU » DE LA CIVILISATION ?
Publié le 25/02/2011
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Les raisons de l'apparition des villes sont probablement liées, si l'on en croit l'analyse des économistes, à l'accumulation des richesses des civilisations rurales capables de dégager des surplus de production et surtout liées au développement d'une division du travail. Les cultures relativement intensives du fait des progrès dans la sélection des semences et du bétail comme dans les outils favorisent la richesse et incite à la spécialisation des personnes dans d'autres domaines que l'agriculture, et tout particulièrement dans les fonctions artisanales et commerciale puis administratives, religieuses ou militaires.
«
II- La ville, lieu de corruption de la civilisation
a la ville labyrinthe
Depuis des siècles, la ville est présentée comme destructrice des liens entre les individus.
Or n'est-elle pas aucontraire composée du mouvement perpétuel des gens ? Et ne demeure-t-elle pas lieu de vie et de communicationcapable de créer du lien entre ses habitants ? On y trouve une dispersion des êtres, une perpétuelle migration descultures, un infini brassage des langues, des rythmes, des corps et même des âmes.
b lieu de perdition
L'histoire la Ville est devenue au fil du temps ce lieu de chute et de perdition, de maléfice et de servitude qu'elle estpour tant de contemporains.
On connaît sa misère, sa violence, sa cruauté.
On vois de Calcutta à la Bowery, desfaubourgs de Yaoundé ou de Trechville à ceux de Londres ou de Rome, d'inabordables réserves où rôdent le crime etla barbarie.Il y a, d'un côté, ceux qui croient qu'être libre c'est vivre loin des tumultes, des désordres métropolitains, dans l'unede ces sociétés simples, minuscules, parfaitement pures et transparentes à elles-mêmes, qu'offre à nos nostalgies lemodèle pastoral éternel.
Et puis il y a ceux qui, à l'inverse, savent qu'être libre c'est tendre d'abord à relâcher lesn½uds, à desserrer l'étreinte, à s'émanciper, autant que faire se peut, de la pression des collectifs, de la loi descommunautés, de la sourde pesée que fait en nous le lien de société.
c lieu de l'errance, de la recherche
On reproche souvent à la ville de favoriser l'anonymat.
L'individu s'y trouve perdu : il ne se sent plus épaulé par unréseau de relations, alors que, dans un village, tous les visages lui sont familiers.
Il semble bien que l'anonymat de laville, en dehors de toutes les contraintes dues à un voisinage imposé, nous offre l'indépendance de choisir enfonction de nos goûts et de notre tempérament : choisir ses amis, ses relations, choisir ses activités.
D'autre part,avons-nous pris conscience de cette multiplicité de contacts quotidiens que nous offre la vie urbaine, de lamultiplicité des occasions d'échanges, de la multiplicité des mobiles et des formes de groupes humains auxquels nouspouvons adhérer ? Ce n'est pas parce qu'il faut faire un effort pour sortir d'un anonymat possible qu'il fautcondamner la ville.
Bien au contraire.
III- La ville, lieu de la société humaine
a lieu de l'histoire
La ville est le produit de l'histoire.
Elle fait aussi l'histoire.
Berceau de la race et de la civilisation, elle est égalementleur tombeau.
De ce point de vue, la ville pourrait faire l'objet d'études qui développent l'histoire de sa fondation,l'inscription des mythes fondateurs dans son édification ou qui interrogent l'imaginaire de la ville antique qui seconstruit à travers la littérature des XIXe et XXe siècles, la peinture, l'architecture.
Plus généralement, elle peutsusciter le questionnement sur les déterminismes socio-économiques et politiques qui ont présidé à sa construction,ou sur certains de ses attributs tels qu'on les retrouve dans la ville autocratique de Mésopotamie, la ville spiritualistede l'Inde, la ville nécropole d'Egypte.Victor Hugo disait : « Les villes sont des bibles de pierre.
Celle-ci n'a pas un dôme, pas un toit, pas un pavé qui n'aitquelque chose à dire dans le sens de l'alliance et de l'union, et qui ne donne une leçon, un exemple ou un conseil.Que les peuples viennent dans ce prodigieux alphabet de monuments, de tombeaux et de trophées épeler la paix etdésapprendre la haine.
(…)Le genre humain a deux livres, deux registres, deux testaments, la maçonnerie et l'imprimerie, la bible de pierre et labible de papier.
»
b lieu mental par excellence
La ville c'est aussi pour chacun la remise en cause continuelle de sa situation confortable.
Il est impossible de nepas suivre le mouvement, sinon on est broyé.
Cette perpétuelle évolution exige une continuelle adaptation.
Noussommes contraints d'être disponibles, d'être en éveil, prêts à agir, de nous poser des questions.
En ville, l'instabilitédes contraintes nous oblige à remettre en cause ce que nous avons cru définitivement acquis.
L'enrichissement naîtde cette insécurité et nous appelle à une lutte continue, au lieu de nous laisser nous installer dans une satisfaisantetranquillité.En ville, devant la diversité des situations, devant la profusion des choix, nous ne pouvons nous contenter de jouerun unique personnage, remplissant une seule fonction.
Cette multiplicité de personnages que nous sommes amenésà être nous aide à modeler et à réfléchir l'unité de notre personne.
Aussi bien, la ville elle-même, par sa complexité,est l'expression tangible de cette personnalisation.C'est seulement en ville qu'il est possible de localiser le plus d'éléments d'équipements pour les rendre accessibles àtous.
Beaucoup de choses y sont à tout le monde.
Il s'y établit un équilibre entre ce qui est individuel, privé,inaliénable, et ce qui est "aussi" aux autres.
Cet équilibre accroît la sensation de solidarité entre les hommes etdevrait les aider à découvrir le "prochain", chacun devant faire apport aux autres de soi-même, dans le respect dubien commun.
En fait, seuls profitent des avantages de la ville ceux qui acceptent d'entrer dans une mentalité.
»
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