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L'albatros de Baudelaire.

Publié le 17/01/2022

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Charles Baudelaire est un poète français, né en 1821 et mort en 1867. Il est l'un des poètes les plus célèbres du XIX° siècle. Au croisement du romantisme et du symbolisme, il offre une écriture entre tradition et modernité. En 1857, il fait paraître Les Fleurs du mal, un recueil de poèmes qui lui valent d'être condamné devant les tribunaux. A travers les fleurs du mal, au –delà d’un simple album de poèmes, qui n’aurait pas la moindre suite logique, nous découvrons les étapes d’un cheminement spirituel qui transcende les hasards d’une vie. Ainsi, « Dans ce livre, a-t’il mit toute sa pensée, tout son cœur, toute sa religion travestie, toute sa haine «. Sa poésie est en antithèse constante entre le désespoir dit le spleen et l’idéal baudelairien. L’homme déchiré entre la volonté de s’élever et l'attirance pour la chute.
L'Albatros est le deuxième poème de la seconde édition de 1861 du recueil.
Ce poème qui comporte quatre quatrains composés d'alexandrins avec des rimes croisées apparaît dans la section « Spleen et Idéal « des Fleurs du Mal.
En quoi ce poème allégorique révèle-t-il une double image du poète, émérite par son génie, mas incompris de ses contemporains ?
Nous allons ainsi voir tout d'abord la figure de l'albatros, sa majesté avant sa capture, puis son ridicule par la suite, pour en venir enfin à la dimension métaphorique et allégorique.


« un roi déchu.

D'une majesté rare à un « maladroit ».

Les notations temporelles font bien apparaître l'opposition entre l'état ancien de l'albatros et sa nouvelle condition : « à peine » et l'imparfait « volait ». Emploi d'un vocabulaire négatif lorsqu'il est question de l'arrêt : « maladroit et honteux », « piteusement ». On peut remarquer une suite d'antithèse dans le discours de Baudelaire.

Ainsi, L'antithèse du sixième vers oppose lesrespectueux albatros, rois des océans et du ciel dit « Rois de l'azur » à leur maladresse ainsi qu'à leur comportementridicule « maladroits et honteux ». Le septième et huitième vers efface le côté merveilleux et flamboyant de ces créatures, d'où l'adverbe"piteusement". « Leurs grandes ailes blanches », symbolisent la légèreté et faiblesse.

Les « Avirons », objet utilitaire, qui s'oppose alors aux « grandes ailes blanches » qui relève de quelque chose depoétique.

Ce sont ces mêmes ailes blanches qui faisaient autrefois sa grandeur.

Et qui deviennent un obstacle, etl'handicapent à terre.

Les hémistiches 6/6 se prêtent à l'opposition, v.6, 7, 9, 10, 16. On voit la vision du poète « ce voyageur ailé » qui s'oppose à « gauche et veule ».

L'opposition se fait entre ce quise passe maintenant et avant.

Il est désormais prisonnier alors qu'avant il était libre.

Il devient entre les mains deshommes un jouet et ne suscite plus que la dérision alors qu'il évoquait avant l'admiration.

On a alors un sentiment depitié qui amène à la comparaison finale. La troisième strophe exprime la pitié que ressent Baudelaire par des tournures exclamatives et emphatiques, quifont ressortir la maladresse de l'albatros à travers la série d'adjectifs à la rime « Comme il est gauche et veule ![…]Qu'il est comique et laid ! ». Il y a un contraste dans le deuxième quatrain.

« Les planches » suggèrent un lieu d'exhibition grossière.

Le rythmebinaire « l'un », « l'autre » souligne que tout l'équipage est employé à martyriser l'animal. Les verbes d'action « agace », « mime » et les termes « comique », « Huées » montrent que les marins font de cette capture un spectacle. Le terme "brûle-gueule", appartient à un style vulgaire.

En utilisant ce langage peu méritant, il accentue le méprisqu'éprouvent les marins face aux oiseaux.

Le respect a donc totalement disparu. Enfin dans le vers 12, on a un rythme plus lent qui nous suggère laboiterie.

La quatrième strophe est une comparaison entre l'albatros et le poète.

Il n'y a pas de véritable transition del'albatros au poète.

Mais l'outil de comparaison « semblable » éclaire promptement le lecteur.

Dans les deux premiers vers : le poète est surhumain et donc extraordinaire.

Il y a là, une dimension épique.

Le génie du poète est lamarque d'une prédominance, mais entraîne en réfutation une inadaptation à la réalité et le poète devient ridicule.L'antithèse « ses ailes de géant l'empêchent de marcher », avec d'une part l'élément aérien (« prince des nuées »,«azur») qui caractérise l'esprit, le génie du poète, et d'autre part l'élément terrestre « planches », introduit l'idéed'une exclusion du poète incompris de ses contemporains.

Le poète se sent incompris par les hommes.

Cette hostilité est montrée avec « huées ».

Il y a un hiatus avec le h.

Les marins ne sont donc que l'allégorie de la société.

Pourtant le verbe « qui suivent » indique que le poète et la société appartiennent au même monde ainsi qu'unecertaine dépendance entre eux.

L'albatros est inadapté au monde des hommes mais destiné à celui du ciel, comme nous l'évoque « exilé sur le sol ». La dernière strophe développe la comparaison entre le poète et l'albatros.

C'est la même magnificence dans lasolitude mais c'est la même déchéance lorsqu'il redescend au niveau de l'humanité.

La comparaison entre l'oiseau et le poète permet d'émaner lasignification allégorique du poème : comme l'albatros, le poète est victime de la cruauté des hommes ordinaires. Le dernier vers résume cette comparaison qui rapproche tant l'albatros du poète « ses ailes de géant l'empêchentde marcher ».

Ce qui le rend si majestueux dans son élément, le desserve dans la réalité, dans la foule.

Le poète estdonc déchiré entre le monde sublime, son monde qu'est la poésie et la vulgarité méprisable de la société.. »

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