L'Alexandrie d'Edward Morgan Forster

« Sioua, l'oasis de Jupiter Am­ mon, où il fut salué comme le fils de Dieu.

Et je suivais aussi les moines jusqu'aux bords désolés du Ouadi Natroun lorsqu'ils se ruèrent sur Hypa­ thie pour l'assass iner.

» Intéressé par le projet de Forster , dont il a entendu par­ ler, un imprimeur lui propose de publier son guide .

L'au ­ teur s'attelle donc à sa rédac­ tion, et le livre est finalement imprimé en 1922, quelques années après son retour en Angleterre.

Mais, un incendie ayant ravagé l'entrepôt où les exemplaires étaient stoc­ kés , il ne peut être diffusé en librairie .

De son séjour à Alexandrie Forster ramènera un autre ouvrage : un recueil d'essais intitulé Pharos et Pharillon, publié en 1923 aux États-Unis et en Angleterre .

Des années plus tard, il retrou­ vera Alexandrie au retour d'un voyage en Afrique.

Com­ ble pour l'auteur d'un guide , il se perd dans les ruelles ! Mais la cité a telle­ ment changé depuis la Premiè­ re Guerre mon- diale qu'il est difficile de la reconnaître .

Le romancier décide donc de rédiger • , une nouvelle version de • '' son guide .

Publiée en 1938, · cette seconde édition con­ naît un succès tout à fait con­ fidentiel, et l'ouvrage finit par tomber dans l' oubli.

En 1961 , il entreprend une troi­ sième édition qui sera , enfin , traduite en français.

Une guide au charme considérable L e guide de Forster s'arti­ cule en deux parties .

Dé ­ coupée en cinq sections (pé­ riodes gréco-égyptienne , chrétienne, cité spirituelle, arabe, moderne), la premiè­ re partie relate les grands événements qui ont marqué l' histoire de la ville sur 2 500 ans .

La seconde est un guide pratique divisé en huit sec­ tions, dont les six premières «ALEXANDRIE» DE FORSTER INSPIRE LAWRENCE DURRELL «J'ai su déambuler entre les pages de ce guide, l'utilisant aussi pieusement qu'il le méritait et faisant de larges emprunts afin d'étoffer les notes que je prenais pour le livre que j'espérais moi-même écrire un jour.

» Grand voyageur lui aussi, Lawrence Durrell (1912-1990), qui est attaché à l'ambassade d'Angleterre au Caire au moment où parait la deuxième édition d'Alexandrie, s'est largement inspiré du travail de Forster pour la rédaction de son fameux Quatuor d'Alexandrie, comprenant «Justine» (1957), « Balthazar » (1958), « Mountolive » (1958) et « Cléa » (1960).. »