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L'amour et la sexualité chez Rousseau

Publié le 02/08/2014

Extrait du document

amour

 

En s'intéressant aux origines de sa personnalité, Rousseau aborde l'éveil de ses désirs et ses goûts sexuels d'enfant et d'adolescent.

M L'ambivalence du langage : audaces et retenue

Rousseau aborde des réalités intimes jusque-là négligées par la littérature, ou confinées dans les livres licencieux, pornographiques : une de ses grandes nouveautés est de considérer la sexualité individuelle avec fran¬chise, scrupule et précision. Pour cela il doit inventer un ton et un lan¬gage appropriés, dans lesquels s'équilibrent l'audace et la retenue, l'im-pudeur et la pudeur.

Des scènes très crues. Il y beaucoup d'impudeur et de crudité dans l'évoca 

tion de la vie sexuelle.

— scènes homosexuelles, à Turin (p. 104) ; à Lyon (pp. 218-220) ;

scènes de masturbation, à Turin (p. 105) ou bien à Annecy, chez sa pro¬tectrice Mme de Warens («j'appris ce dangereux supplément qui trompe la nature et sauve aux jeunes gens de mon humeur beaucoup de désordres. «) ;

scène d'exhibitionnisme (pp. 130-131).

Une expression retenue, pudique. L'expression n'est pas aussi crue que les scènes décrites. On notera un fréquent recours à l'expression détournée, à la périphrase (voir Texte 1, p. 41) dès qu'il s'agit de réalités sexuelles. Exemples de périphrases : la «punition des enfants« pour dire la fessée ; «objet obscène« pour désigner l'organe sexuel masculin, «objet ridicule« pour désigner les fesses, le cul ; «je ne sais quoi de gluant et de blanchâtre « pour par¬ler du sperme. Attention Î certains termes modernes comme masturbation, homosexualité, exhibitionnisme, masochisme, sexualité ne sont pas employés au xvine siècle (on ne peut donc pas les trouver dans le texte; Rousseau doit souvent, en véritable pionnier du comportement humain, décrire des réa-lités pour lesquelles le terme approprié n'existe pas encore).

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L'embarras mis en scène. En abordant avec franchise son intimité sexuelle, Rousseau a le sentiment qu'il peut choquer, mais il veut aussi donner des gages de sa sincérité. Avant d'avouer, ou après avoir avoué, l'écrivain dit combien cela lui coûte (voir Texte 1, p. 41) :

J'ai fait le premier pas et le plus pénible dans le labyrinthe obscur et fangeux de mes confessions. Ce n'est pas ce qui est criminel qui coûte le plus à dire, c'est ce qui est ridicule et honteux. Dès à présent je suis sûr de moi : après ce

que je viens d'oser dire, rien ne peut plus m'arrêter. (p. 48)

Une petite anecdote assez difficile à dire [...] J'étais un soir assis en Bellecour... (p. 218) L'aveu sexuel s'inscrit donc dans une stratégie d'écriture qui court le risque de l'obscénité (l'aveu sexuel est scandaleux, choquant) et du ridicule (l'aveu sexuel est puéril, dérisoire), pour mieux respecter le pacte autobio¬graphique : il s'agit de donner la plus forte preuve que le projet de tout dire sur soi est respecté, et de faire que le lecteur se laisse entraîner dans une introspection aventureuse, dans l'exploration des profondeurs du «moi«.

amour

« L'embarras mis en scène.

En abordant avec franchise son intirnité sexuelle, Rousseau a le sentin1ent qu'il peut choquer, mais il veut aussi donner des gages de sa sincérité.

Avant d'avouer, ou après avoir avoué, !'écrivain dit con1bien cela lui coûte (voir ~fexte 1, p.

41) : J'ai fait le premier pas et le plus pt~nible dans le labyrinthe obscur et fangeux de 1nes confessions.

Ce n'est pas cc qui est crinlinel qui coûte le pins à dire, c'esl ce qui est ridicule et honteux.

Dès à présent je suis sùr de moi: après cc que je viens d'oser. »

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