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LAVEDAN Henri Ernest : sa vie et son oeuvre

Publié le 10/01/2019

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LAVEDAN Henri Ernest (1859-1940). Dramaturge et romancier né à Orléans, fils du comte Léon Lavedan, qui fut préfet de l’Empire et puis directeur du Correspondant de 1878 à 1904. Il chercha d'abord sa voie dans des romans historiques et la trouva dans la Vie parisienne, un périodique du temps, dont le directeur fut charmé par son « brio à mimer [des] scènes ». Journaliste, Lavedan devait le rester longtemps. Il se fit connaître par des comédies qu’on jugea « piaffantes » et par des romans dialogués, dans l'un et l’autre cas des impromptus qui, tels les entrefilets de la Vie parisienne, prétendent surtout donner l’impression de la vie dans ce qu’elle a de furtif et de décousu. On allait « à travers les coq-à-l’âne les plus échevelés », et où allait-on? Vers un immoralisme radical. Dans le Prince d'Aurec (1894), Lavedan explique que le goût du plaisir, ou plutôt de la noce, peut réconcilier les aristocrates et les nouveaux riches. Le même hédonisme s’affichait déjà avec provocation dans son célèbre roman le Vieux marcheur (1885), qui fut adapté pour les planches quatre ans plus tard.

 

Ces écarts de style et de morale n’empêchèrent pas l’écrivain d’entrer à l’Académie en 1899. Consacré, et, pour ainsi dire, réhabilité par ses pairs, Henri Lavedan se fit ermite. Farouchement anti-dreyfusard, il donna alors deux pièces hautement édifiantes, le Marquis de Priola (1902) qui montre l’échec et le châtiment d’un Don Juan moderne, et le fameux Duel (1905) où s’opposent deux frères, un abbé disert et un docteur athée. La Grande Guerre fit du satiriste vieilli un chantre du patriotisme barrésien (Dialogues de guerre, 1916; les Yeux levés vers Jeanne d’Arc, 1916; la Famille française, 1917). Lavedan se fit l’apologiste du maréchal Joffre, et enfin de saint Vincent de Paul (Monsieur Vincent, 1928). Il tenta deux grandes sommes romanesques, le Chemin du salut (1920-1925) et Avant l'oubli (1933-1938), et mourut encore célèbre en 1940.

« Cet itinéraire, qui évoque celui du Georges Allary des Hommes de bonne volonlé, est exemplaire.

Lavedan montre comment les conservateurs surent être futiles et immoraux avant de se sentir menacés par la République et par la guerre; il était alors temps de revenir à Dieu et à la patrie.

Pierre Lièvre, dans un cruel article paru en juin 1914, n'eut pas tort d'éreinter Lavedan, son confor­ misme, qui s'extasie devant «la Haute», sa rhétorique, son verbalisme, la vulgarité de son théâtre, le schéma­ tisme de sa psychologie ...

Et pourtant, les comédies de jeunesse ou le Vieu x marcheur étonnent encore par leur verve, par une écriture nerveuse qui évite toute langueur et toute opacité.

Comment demander de la vraisemblance ou de la psychologie à ces œuvres, qui ne doivent leur charme qu'à leur promptitude? Ce n'est pas à l'aune du classicisme qu'il faut juger ces avalanches presque cinématographiques d'ébauches et de dialogues, ces purs présents si rapides et si rebelles à toute réflexion.

BIBLIOGRAPHIE P.

Lièvre, Esquisses critiques.

Paris, la Renaissance du livre.

1921 (p.

37-43 : «Monsieur Lavedan rhétoricien "· paru en juin 1914); E.

Sée, Littérawre française contemporaine, Paris, Colin, 1928; Jean Giraudoux, Liuérawre, Pari s, Grasset, 1941; A.

Chaumeix, « Hen ri La vedan », dans Liuérawre française de J oseph Bédier et Paul Hazard, Paris, Larousse.

1951.

A.

NIOERST. »

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