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Le Cid - Pierre Corneille

Publié le 17/01/2022

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corneille

Auteur : Pierre Corneille Date : 1636

 

Genre : Tragédie en cinq actes, en vers. Action : À Séville au XIe siècle.

 

 

Intrigue...

Acte I : Rodrigue, fils de Don Diègue, et Chimène, fille de Don Gormas, s'aiment. Don Diègue est jalousé par Don Gormas qui lui donne un soufflet. Don Diègue demande à son fils de le venger.

Acte II : Rodrigue provoque le comte Don Gormas. Chimène se lance à leur recherche. Mais le comte est mort. Chimène demande justice au roi.

Acte III : Rodrigue et Chimène sont désespérés. Rodrigue se présente devant elle pour recevoir la mort de sa main. Elle refuse. Il justifie son acte : c'est pour rester digne d'elle qu'il a accompli son devoir filial. Elle aussi doit accomplir son devoir et poursuivre celui qu'elle aime. Ils gémissent sur leur sort. Rodrigue part combattre les Maures.

Acte IV : Rodrigue a vaincu les Maures. Il revient triomphalement à Séville. Mais Chimène réclame à nouveau justice. Elle demande un nouveau combat entre Rodrigue et Don Sanche. Le roi accepte : le vainqueur épousera Chimène.

Acte V : Rodrigue veut d'abord se laisser tuer pendant le combat. Chimène, éplorée, l'en dissuade. Rodrigue remporte le combat. Le roi permet leur union. Ils attendront un an pour les convenances.

 

corneille

« Il est significatif et paradoxal qu'une oeuvre aussi peu dogmatique, aussi imprégnée d'esprit baroque et donc aussipeu apte à servir de modèle, ait inauguré une tradition théâtrale qui régna pendant plusieurs siècles et se perpétuajusqu'à notre époque, au-delà et en dépit de la révolution romantique. C'est bien, d'ailleurs, en exaltant un romantisme avant la lettre que Le Cid, comme toutes les oeuvres nouvelles, originales et donc vraies, sut toucher le public et irriter les critiques de son temps. Les Espagnols à Paris Le sujet du Cid, comme, plus tard, celui de Dom Juan, venait d'Espagne.

Corneille l'avait trouvé chez Guillen de Castro, qui lui-même en avait tiré l'argument de l'Histoire d'Espagne de Mariana.

La référence à la culture d'un pays qui était alors l'adversaire de la France fut ressentie par le Cardinal comme une intolérable provocation, ce quiexplique la cabale lancée contre son ancien protégé.

« Quand Le Cid parut, rapporte Fontenelle, le Cardinal en fut aussi alarmé que s'il y avait vu les Espagnols dans Paris.

» Ce mot désigne clairement les raisons politiques et culturelles qui furent à l'origine de la Querelle du Cid. Non seulement Corneille puisait son inspiration dans une histoire édifiante propre à exalter les vertus d'une nationennemie, mais il en tirait une morale aristocratique et individualiste, absolument à l'opposé du sens de l'État et dudévouement à la cause publique prônés par Richelieu. On ne peut comprendre l'oeuvre de Corneille sans la situer dans le contexte politique de son temps.

Comme l'a écritPaul Bénichou dans Morales du Grand Siècle: « On aperçoit aisément qu'une morale comme la morale cornélienne, fondée sur l'orgueil et la grandeurglorieuse, ne pouvait qu'appuyer la protestation de l'aristocratie contre l'assujettissement où les roisprétendaient la réduire.

» Cet assujettissement n'apparaît pas tellement comme l'oeuvre des rois que comme celle de leurs ministres.

LaFronde est dirigée contre Mazarin, perçu comme un usurpateur qui avait tiré parti de la minorité du Roi pourgouverner à sa place et imposer à la noblesse le joug de la raison d'État. Le caractère sacré de la personne royale ne sera jamais remis en question, mais la politique consistant à identifierl'État à cette personne dotée d'un pouvoir absolu.

Le sacre du roi n'est plus la reconnaissance des privilèges d'unecaste, mais légitime une abstraction, une entité, un despotisme bureaucratique.

Les relations sociales ne reposentplus sur des vertus personnelles mais sur des codes figés. Richelieu puis Mazarin seront haïs par les Grands car ils sont jugés responsables de la corruption de la morale aristocratique et de l'établissement de la monarchie absolue,un système dans lequel le Roi ne gouverne plus au nom de la noblesse mais au-dessus de celle-ci, réduite peu à peuà une fonction purement décorative et subalterne. L'entreprise d'assujettissement de la littérature à des règles strictes apparaît donc comme l'indispensable adjuvantd'un assujettissement beaucoup plus vaste qui visait l'ensemble de la société.

C'est pourquoi l'animosité de Richelieuenvers Le Cid s'explique, certes, par des raisons littéraires, mais à condition de percevoir les raisons politiques qui, en dernier ressort, motivaient celles-ci. Sans être l'instrument du parti des Grands, Corneille va exalter les vertus individuelles sur lesquelles était fondée lamorale aristocratique : la générosité, le sens de l'honneur, le sentiment de la grandeur lié non pas au culte de l'État,mais au nom, au rang signifiant l'appartenance à une lignée. Un drame héroïque L'héroïsme, cette valeur centrale de l'âge féodal, est, en effet, la dominante du Cid.

Dès le premier acte, l'aveu de l'Infante à sa suivante témoigne au plus haut degré de cette qualité fondée sur la générosité, le don de soi. L'Infante avoue son amour secret pour Rodrigue, mais le devoir, l'honneur dû à son rang, l'empêche de songer àune liaison qui serait une mésalliance.

C'est pourquoi elle s'emploie à favoriser le mariage entre Rodrigue etChimène.

Elle s'attribue même tout le mérite de cette union.

Elle dit de Chimène : « [...] je l'ai presque forcée A recevoir les traits dont son âme est blessée. Elle aime don Rodrigue et le tient de ma main, Et par moi don Rodrigue a vaincu son dédain : Ainsi de ces amants ayant formé les chaînes, Je dois prendre intérêt à voir finir leurs peines.

» UNE SPIRALE TRAGIQUE Il semble donc que rien ne s'oppose au mariage projeté entre les deux jeunes gens, qui s'aiment et sont d'un. »

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