Devoir de Philosophie

Le couronnement de Louis

Publié le 25/04/2018

Extrait du document

Nour L’Houda Ouertani – A1 Dissertation : Le Couronnement de Louis Dès le XIe siècle, des poèmes, les chansons de geste, racontent les aventures de chevaliers pendant des événements historiques remontant aux siècles antérieurs Mais c’est bien l’idéal de la société féodale qui est en fait mis en scène : respect absolu des engagements féodaux entre suzerain et vassal, morale chevaleresque, qualités guerrières au service de la foi. Dans ce contexte Le Couronnement de Louis, chanson de geste anonyme datant du XIIe , est une œuvre significative mais si elle met en scènes les valeurs communes aux chansons de geste elle s’en distingue car elle présente une image moins laudative du monarque, et porte l’attention du lecteur sur un personnage qui, auparavant, n’avait qu’un rôle d’adjuvant. Un renversement des codes s’opère et face à cet empereur pusillanime qu’est Louis, Guillaume d’Orange œuvrera tout au long du récit à sa protection. Dans quelles mesures le héros endosse-t-il le rôle de son empereur ? Quels sont les moyens qui lui assurent le succès de ses missions ? Il s’agira dans un premier temps d’analyser le réel leitmotiv de Guillaume quant à son dévouement à Louis. Son entreprise de protection est, comme nous le verrons dans un deuxième temps, soutenue par Dieu, ce qui nous permettra enfin de voir qu’a ce soutien divin vient s’ajouter l’importance du lignage du héros, qui s’insère aussi bien dans la trame narrative du texte que dans la tradition littéraire des héros typiques des chansons épiques. En dépit de la condamnation de Louis en tant que personne, La chanson ne remet jamais en cause la royauté comme institution à laquelle le jongleur est favorable. Dans les laisses du début nous avons un « Specula principium », c’est-à-dire un miroir de prince dans lequel sont dépeintes les caractéristiques propres du roi français idéal, mais anticipent aussi sur le manquement futur du nouveau roi à ses obligations.  Néanmoins, la mystique royale perdure, malgré les défaillances du roi actuel et c’est Guillaume qui finit par porter seul la responsabilité du roi des Francs. Malgré toutes les souffrances physiques et morales : « Grant peneance sofri li chevaliers/Por son seignor maintenir et aidier » (v. 2009-2010), il remplace Louis dans l’exercice de nombre de ses fonctions, défendant d’abord le Pape contre les sarrasins, et plus tard, en pensant à récompenser les chevaliers qui l’ auront épaulés à la laisse ...

« responsabilité du roi des Francs.

Malgré toutes les souffrances physiques et morales : « Grant peneance sofri li chevaliers/Por son seignor maintenir et aidier » (v.

2009-2010) , il remplace Louis dans l’exercice de nombre de ses fonctions, défendant d’abord le Pape contre les sarrasins, et plus tard, en pensant à récompenser les chevaliers qui l’ auront épaulés à la laisse LVI: « Tuit cil qui servent as povres seignorez /Vieignent a mei : je lor donrai assez/ Or et argent et deniers moneez/Destriers d’Espaigne et granz muls sejornez » (v.

2259-2262) .

Mais le rôle le plus important, parmi ceux que Guillaume exerce, est celui de vengeur.

De ce fait, quand Gui d’Allemagne tente de s’emparer de la couronne impériale, il usurpe les droits de Louis.

Guillaume le vainc, déclarant « De cestui reis est Looïs vengiez » (v.

2616) .

Cette bataille-là, et les autres guerres que le héros doit mener sont le résultat d’un appel créé par la faiblesse de Louis, qui admet : « sui jovenes et de petit eage,/ Si ne puis pas maintenir mon barnage » et Guillaume d’attester à la laisse LXIII : « En son servise vueil ma joventeuser » (v2675).

Par ailleurs, le principal moteur de la conduite de Guillaume est donc beaucoup plus son dévouement à la défense de la royauté en tant qu’institution que la défense de sa majesté elle-même, si bien qu’il n’hésite pas à se montrer insolent envers le roi au moment où on leur annonce le siège de Rome et lorsque ce dernier se met à pleurer dans la laisse LVI « Hé, povre reis, lascheset assotez,/ Je te cuidai mainteniret tenser/ Enverstozcels de la crestiienté, » (v.2249-2251) ; ou dans la laisse LVIII : « Hé! povres reis, li cors Deu mal te face! /Por quei plorez? Qui vos a fait damage? » .

Le héros féodal est implacable quant à l’exercice de sa fonction ; ne se détachant jamais de son code d’honneur, il ressort inévitablement vainqueur.

Il devient alors le symbole même de la fidélité vassalique le garant de la souveraineté contre les ennemis de la couronne qui ne font que renforcer l’ordre sous prétexte de le pervertir.

Si la loyauté du héros lui permet de défendre avec lucidité et courage la légitimité du roi dans l’exercice de ses fonctions, c’est que celle-ci est appuyée par un soutien divin.

Le héros touché par la grâce n’aura de cesse de proclamer sa foi et sa dévotion dans les moments les plus critiques de la chanson, ce qui lui permettra de résister aux tentatives de séduction qui menace sa foi, par exemple, Corsolt promet « onor » et « richeté » (v.809) à Guillaume si ce dernier veut adorer Mahomet; pareille offre n'est accueillie qu'avec un profond mépris : « Gloz , dist Guillelmes, Deus te puist mal doner! /Que japar mei n'iert mais Deus. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles