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LE FÈVRE DE LA BODERIE Guy : sa vie et son oeuvre

Publié le 14/01/2019

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LE FÈVRE DE LA BODERIE Guy (1541-1598). Mésestimé, voire ignoré jusqu’au début du XXe siècle, ce poète orientaliste normand se voit reconnaître une place à côté des représentants les plus célèbres de la Pléiade. Mais son hermétisme érudit et complexe déroutera beaucoup de lecteurs et suscitera même, à l’occasion, la défiance de l’institution religieuse. Faisant pièce aux accusations de didactisme et d’obscurité portées à l'encontre de La Boderie, l’éclairage projeté sur le milieu et les sources du poète a permis de redécouvrir les vertus esthétiques et l’originalité d'une œuvre qui, avant celle de Du Bartas, inaugure le grand courant lyrique chrétien.

 

Des recherches érudites à l'œuvre poétique

 

Les débuts de Guy Le Fèvre de La Boderie demeurent mal connus : après Falaise, d’où il est originaire, il séjourne à Caen, foyer humaniste alors réputé, puis à Paris, à Lyon et à Mâcon (où il rencontra peut-être Pon-tus de Tyard). Plus significatives que cet itinéraire sont les étapes intellectuelles de sa formation : fréquentation assidue des poètes, dans l’enfance; étude des mathématiques, dans l’adolescence; de la philosophie et des langues, orientales et modernes, à l’âge adulte. Une inquiétude religieuse précoce l’amène à refuser définitivement, à l’âge d’à peine quinze ans, scepticisme, épicurisme et athéisme. C’est au cours de ces années d’adolescence que s’élabore son Encyclie des secrets de l'éternité, dont sept « cercles » sur huit sont achevés dès 1561. Probablement vers la fin de 1562, la rencontre de Guillaume Postel, rentré définitivement à Paris, sera déterminante

« Les prolongements du message poétique : traductions et paraphrases Aux très nombreuses paraphrases, notamment bibli­ ques et orphiques, qui émaillent son œuvre poétique, il convient d'ajouter les belles traductions en prose que donne La Boderie entre 1578 et 1582 de Marsile Ficin, de Pic de la Mirandole, de Cicéron, de Georges de Venise (celle de l'Harmonie du monde est admirable).

Toutes visent à hâter, par une diffusion du néoplato­ nisme, Je renouveau religieux du pays et à favoriser sa cohésion par une éthique et une rhétorique destinées à la noblesse ainsi convertie au service du prince.

Le disciple de La Boderie, Vigenère, poursuivra l'entreprise, traduc­ teur non moins soucieux que son maître d'allier création poétique et précision rigoureuse.

Témoin essentiel de la vie culturelle sous les derniers Valois, La Boderie appartient au cercle de Marguerite et de son frère Alençon.

Affilié sans doute à 1' hétérodoxe «Famille de la Charité >>, ses idées rejoignent celles des « politiques » et l'irénisme des premières académies qui naissent de façon informelle dans les milieux de la Cour.

Honoré d'Urfé, plus tard Nerval, lui emprunteront des thèmes.

A notre époque, Claudel retrouvera certains accents de son lyrisme.

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Roudaut, le Point centrique.

Contribution à l'étude de Guy Le Fevre de La Boderie, Paris.

Klincksieck, 1992.

Dudley Wilson,. »

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