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Le mythe antique dans le théâtre du xxe siècle

Publié le 16/10/2013

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Curieusement, ce ne sont pas les deux guerres qui ont causé l'apparition de ce qui n'est ni un courant, ni une école, ni une mode éphémère. Si le mythe antique trouve au théâtre le lieu privilégié d'une nouvelle jeunesse, sa réactivation est peutêtre moins liée directement à !'Histoire qu'à une conscience du modernisme et du progrès. Mais si les dramaturges sont bien accordés à leur époque, ils refusent de faire de la scène une simple copie du réel.

« Du mythos au logos Le mythe apparaît ainsi comme une forme primitive de la littérature, véhicu­ lée par la tradition orale et donc susceptible de connaître plusieurs variantes, voire plusieurs versions.

En outre, n'étant prisonnier d'aucune structure, ni d'aucun cadre rigide, le mythe peut accueillir de multiples expressions, de multiples conte­ nus, revêtir une multitude de significations, des plus simples aux plus complexes.

Parole primitive, soumise à l'irrationnel, le mythos se distingue traditionnelle­ ment du logos, le discours organisé qui obéit au rationnel.

On peut cependant considérer que la plupart des œuvres d'art qui ont exploité les mythes antiques pui­ sent autant au mythos qu'au logos, tant leurs lectures sont complémentaires.

La philosophie, la poésie ou le théâtre du xxe siècle en fournissent des exemples et des illustrations éloquents .

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Il -UNE RENAISSANCE ET UN ENGOUEMENT Le retour à I' Antiquité Au début du vingtième siècle, on assiste à une véritable renaissance de la my­ thologie gréco-latine, due à un retour à l' Antiquité, que les romantiques avaient boudée, sinon rejetée, comme ils avaient eu le souci de rejeter l'esthétique clas­ sique.

Seuls les mythes bibliques avaient trouvé grâce à leurs yeux : Lamartine ou Hugo avaient puisé à une source d'inspiration particulièrement riche en grands épi­ sodes et en grandes figures qu'on pouvait aussi bien situer dans la légende que dans !'Histoire.

Le premier mouvement de réaction se dessina dès la fin du XIXe siècle lorsque les Parnassiens (Heredia et Régnier en particulier) et les symbolistes (Les Moralités légendaires de Laforgue en 1887 ; Le Traité du Narcisse de Gide en 1891) choisirent de revenir aux sources antiques.

On pourrait donc considérer que les écrivains de 1900 ne font que suivre la voie qui leur a été tracée, en prolongeant et en amplifiant un mouvement dont la pre­ mière orientation était essentiellement d'ordre esthétique.

Mais on remarquera que dès 1899 Gide a publié un Prométhée mal enchaîné dont le ton se veut résolument moderne et dont l'ironie prend déjà ses distances avec le mythe antique.

Cette vogue et cette mode « néo-antique » sont autant un retour à la culture classique qu'une réactualisation souvent très libre de la mythologie.

Un mouvement ample et diversifié Cette renaissance toucha bien sûr la littérature, exploitant différentes formes et touchant les principaux genres : romans et récits (Gide avec Thésée), poésie (Paul Valéry avec La Jeune Parque) et bien sûr théâtre.

Cette vogue atteint même l'essai philosophique lorsque celui-ci cherche à illustrer l'absurdité de la condition hu­ maine (Le Mythe de Süyphe, de Camus, en 1942).

D'autres modes d'expression ar­ tistiques se sont intéressés à l' Antiquité: la musique, la peinture, la sculpture, le ci­ néma.

Quant à la toute jeune psychanalyse fondée par Freud, elle recourt aux grands mythes antiques, à commencer par celui d'Œdipe, pour explorer les profon­ deurs de l'inconscient.

Il s'agit donc bien d'une véritable renaissance de la my­ thologie, correspondant à un ample mouvement artistique et intellectuel, particu­ lièrement présent en France, en raison sans doute de son héritage humaniste, mais également présent à l'étranger.. »

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