Le mythe du JUIF ERRANT

JUIF ERRANT (Le). L’histoire du Juif condamné à errer sans jamais s’arrêter jusqu’à la fin des temps, pour avoir injurié Jésus sur la voie du Calvaire, est une des légendes les plus répandues au Moyen Age et qui a laissé des traces dans toutes les littératures européennes. Au xiv° siècle, Roger de Wendower et Mathieu Paris en narrèrent l’histoire et rapportèrent une version arménienne de la légende. En Italie, Buoncompagno de Sitîna et Guido Bonattl lui donnèrent dans leurs Historiae le nom de Butt&deo. Cecco Angioleri se compara à lui dans ses Rimes et le Siennois Sigismond Tizlo et Antonio di Francesco di Andréa l’évoquèrent dans leurs Chroniques. Nous le retrouvons dans une complainte flamande sous le nom d’Isaac Lakedem ; les Livres vopulaires allemands lui donnent le nom d’Ahasvérus et la légende espagnole celui de Juan de Espéra en Dios.

★ La légende inspira plusieurs artistes à l’époque romantique et l’œuvre la plus importante consacrée à ce sujet est le fragment poétique : Le Juif errant de Wolfgang Goethe (1749-1832), publié à titre posthume en 1830, mais écrit probablement en 1774. La légende populaire du Juif errant avait déjà frappé l’imagination de Goethe pendant sa jeunesse, - ainsi qu’il le raconte au XVe livre de Poésie et Vérité, - lorsqu’à la suite de sa dissidence