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Le papyrus Boulaq 6

Publié le 12/01/2015

Extrait du document

IDENTIFICATION DU MAGICIEN A AMON Une des techniques les plus courantes du magicien égyptien est l'identification à une divinité. L'officiant peut s'assimiler à Horus, à Thot, le dieu des textes magiques, ou encore à Rê, le dieu solaire suprême. Dans le papyrus Boulaq 6, d'origine thébaine, il choisit de s'identifier à Amon : « C'est moi Amon. le fais verdir la montagne désertique. C'est moi Rê. Je me suis créé (...). C'est moi Amon Rê, le roi des dieux. » Grâce à ce stratagème, le magicien peut faire peur aux entités néfastes et obliger les divinités à oeuvrer pour son patient.

« et surtout sous le Nouvel Emp ire, un statut prédomi­ nant.

Cet avènement est re­ lativement tardif, c'est pour­ quoi le dieu n'est guère in­ voqué dans les textes magi­ ques et funéraires classiques inspirés par la théologie des vieux centres religieux que sont Memphis et Héliopolis .

A l'image du papyrus rond déposé tout à côté de cette momie de la Basse Époque, le papyrus Boulaq 6 fut découvert dans une tombe sous la tête même du défunt.

Seuls les textes entièrement composés à la fin du Nouvel Empire accordent une place importante à Amon .

Ainsi, s'il n'est pas mentionné dans les formules traditionnelles du Livre des Morts, les nouveaux chapitres, rédigés à la fin de l'époque ramesside, invo­ quent largement sa protec­ tion pour le défunt .

Le texte du papyrus Boulaq 6 est un recueil de formules contre divers maux, dont le venin des animaux dangereux.

Le même processus est sen­ sible dans les recueils ma­ giques.

Amon ne devient en effet une des entités sollici­ tées par le magicien que dans les recueils de la fin du Nouvel Empire, lesquels pré­ sentent par ailleurs d'autres innovations .

Un recueil contre les maladies pour la protection du mort ? U ne belle illustration de ce phénomène est donnée par le papyrus Boulaq 6.

Il s'agit d'un texte magique très anciennement connu, puis­ qu'il a été édité par Auguste Mariette dès 1870.

Il a cepen­ dant fallu attendre les années 1970 pour qu'une étude com­ plète du manuscrit paraisse dans la collection « Biblio­ thèque d'étude » de l'Institut français d'Archéologie orien­ tale au Caire .

On la doit à Yvan Koenig, spécialiste des pratiques magico-religieuses égyptiennes, chargé de recherche au CNRS et ensei­ gnant à l'Institut catholique de Paris .

Le document est constitué de plusieurs fragments conser­ vés au Musée égyptien du Caire ; il mesure environ 2 m de longueur pour une hau­ teur à peine supérieure à 10 cm.

Il porte un texte en hiéra­ tique, apparemment écrit par plusieurs scribes .

La forme des signes indique que le pa­ pyrus date de la XXI • dynas­ tie, ce que confirment la lan­ gue et la grammaire du docu­ ment, un mélange de néo­ égyptien (proche du langage courant) et de l'égyptien de tradition (une langue volon­ tairement archaïsante utilisée dans les textes magiques et religieux).

Le papyrus Boulaq 6 a été dé­ couvert dans une tombe de la rive ouest de Thèbes sous la tête d'une momie anonyme et à proximité d'un autre pa­ pyrus entièrement vierge.

Le lieu de dépôt de ce manuscrit magique n'est pas sans susci- ter quelques interrogations.

S'il n'est pas rare que des re­ cueils magiques soient placés dans les tombes (tel le lot de papyrus mis au jour dans une sépulture à proximité du Ra­ messéum ou lepapyrus Ches­ ter Beatty, retrouvé dans une tombe de Deir el-Medineh), l'emplacement du papyrus Boulaq 6 est singulier.

D'ordi­ naire, les papyrus magico­ religieux et littéraires sont déposés dans la tombe , mais comme élément du mobilier funéraire et non, comme le Livre des Morts, à proximité immédiate du corps du dé­ funt.

La présence du papyrus Boulaq 6 sous la tête du ca­ davre suggère en conséquen­ ce qu'il avait un rôle direct à jouer dans la renaissance du mort .

Faut-il imaginer que le texte magique devait rempla­ cer un Livre des Morts absent? Maux de tête, venin ...

Q uoi qu'il en soit, on re­ marque que l'emplace­ ment originel du manuscrit n'est pas sans lien avec son contenu.

Le texte est en effet un recueil de formules contre diverses affections, au pre­ mier chef desquelles figurent les maux de tête et les mi­ graines puis le venin des ani­ maux dangereux.

Pour favoriser la guérison du malade, le texte use de plu ­ sieurs procédés .

Le magicien évoque des précédents my­ thologiques.

Il enroule le pa­ tient dans une peau de bête et l'identifie à un jeune veau qui va être régénéré par le lait maternel.

Il prend soin d'apaiser les em1ssaires d'Amon et fait en sorte que. »

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