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Le personnage d'HAMLET

Publié le 22/02/2012

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De toutes les oeuvres de Shakespeare, Hamlet est sans aucun doute la plus célèbre et la plus jouée. Histoire tragique d'un jeune prince qui simule la folie pour venger son père, à moins qu'il ne soit vraiment devenu fou en apprenant la vérité sur cette mort, cette pièce baigne dans un climat étrange de fièvre et d'indécision qui lui donne un attrait tout particulier. On en connaît de nombreuses citations, en particulier la tirade adressée par Hamlet au crâne du bouffon Yorick, et surtout le fameux monologue sur la vie : « Etre ou ne pas être, voilà la question...»

« manifestent encore, notamment dans les scènes avec sa fiancée Ophélie, le Hamlet de Shakespeare estfondamentalement un individu mélancolique et irrésolu. L'oeuvre De très nombreuses analyses ont été consacrées à Hamlet et il serait vain de vouloir les résumer ou seulement lesénumérer.

C'est la pièce la plus célèbre, la plus jouée et la plus commentée de Shakespeare.

Le personnage mêmedu prince a inspiré aux critiques les conclusions les plus diverses.La thèse généralement répandue voit dans Hamlet un « malade de la volonté », un velléitaire indolent qui a du mal àtraduire ses projets en actes.

C'est en tout cas ce que semble indiquer la réflexion d'Hamlet lui-même lorsqu'ils'interroge (Acte IV, scène 4) : «Je ne sais pas pourquoi j'en suis encore à me dire "Voilà ce qu'il faut faire" puisque j'ai motif, volonté, force etmoyen de le faire...

» Mais d'autres, dont le philosophe Karl Jaspers, voient en lui le héros de la vérité dans un monde de mensonge.Depuis la révélation du spectre, Hamlet est seul à savoir le vrai et, devant ses yeux, toutes les apparences derespectabilité se sont déchirées.

Condamné à la solitude par sa lucidité même, il ne peut accepter l'hypocrisie et setrouve réduit à dire des vérités simples sur un ton ironique; à faire le fou.

C'est ce qui transparaît, par exemple,dans les propos qu'il tient à Polonius à l'acte II, scène 2 : « Ce coquin de satiriste dit que les vieillards ont la barbe grise et la figure ridée (...) ainsi que des jarrets trèsfaibles.

Toutes choses que je crois de toute ma puissance et de tout mon pouvoir, mais que je juge inconvenantd'imprimer ainsi.

» Ce caractère mélancolique et surtout cette solitude ontologique d'Hamlet l'ont fait particulièrement apprécier par lesromantiques.

Goethe, par exemple, a vu en lui un être écrasé par l'ampleur de l'action que le destin lui impose.

Succès et avatars Dès sa création, la pièce connaît une très grande popularité.

Elle sera régulièrement jouée en Angleterre tout aulong du XVIIe et au début du XVIII' siècle, et les plus grands acteurs shakespeariens (David Garrick, Kean ou Irving)donneront leur interprétation d'Hamlet.En France, la pièce fut traduite et édulcorée par ses traducteurs du XVIIIe siècle.

Elle essuya les foudres de Voltairequi la jugeait « barbare » et la donnait comme exemple du « mauvais goût » anglais, par opposition à la clarté et àla mesure de Racine ou Corneille.

Ce n'est qu'avec les premiers mouvements du théâtre romantique (voir le chapitreconsacré à Hernani) que les pièces de Shakespeare et en premier lieu Hamlet purent rencontrer la faveur du public.Depuis, cette faveur ne s'est pas démentie et nombreux sont les auteurs français qui ont donné leur traduction dela pièce.

Mentionnons en particulier Marcel Schwob, Vercors et André Gide, ainsi que l'adaptation écrite parAlexandre Dumas en 1848.En musique, Hamlet a inspiré diverses oeuvres parmi lesquelles un opéra de Scarlatti (1685-1757) composé en 1715,un poème symphonique de Berlioz en 1848 et une ouverture de Tchaïkovski en 1888.

En peinture, il faut surtoutsignaler Delacroix (1798-1863) qui consacra à la pièce de Shakespeare plusieurs tableaux et une série de dessins. En littérature, on peut citer le poème d'Arthur Rimbaud Ophélie, la pièce satirique Histoire d'un gros homme quis'appelait Hamlet de l'Allemand Georg Britting (1891-1964) et plus récemment la transposition sous forme de récitpolicier réalisée par Henri Viard en 1966 sous le titre L'Embrumé.L'une des utilisations les plus originales de la pièce de Shakespeare est celle qu'en a faite le dramaturge anglais TomStoppard (né en 1937) avec Rosencrantz et Guildenstern sont morts.

Il se sert de ces personnages secondairespour, racontant la pièce depuis les coulisses, se livrer à une magistrale réflexion sur le sens de la vie.Au cinéma, on compte environ cinquante adaptations de Hamlet dont une dizaine de parodies.

Les adaptations lesplus fameuses sont celles réalisées par le Russe Boris Kozintsev en 1964 sur un scénario de l'écrivain BorisPasternak; celle de l'Anglais Tony Richardson en 1969 et par-dessus tout celle du grand acteur shakespearienLaurence Olivier.Tournée en 1948, avec Laurence Olivier dans le rôle principal et Jean Simmons dans celui d'Ophélie, cetteadaptation reçut de très nombreux prix dont l'Oscar du meilleur film et le Lion d'Or du Festival de Venise.

Elle aparfois été considérée comme le « meilleur film du monde».Enfin, on n'aura garde d'oublier la merveilleuse comédie réalisée en 1942 par Ernst Lubitsch, To be or not to be, quiraconte les déboires, pendant la Seconde Guerre mondiale, d'un petit acteur polonais rêvant d'interpréter Hamlet.. »

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