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Le personnage du lion dans les Fables de La Fontaine

Publié le 01/04/2015

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Le personnage  du  lion

Les « personnages « qui reviennent plusieurs fois dans les Fables sont «ondoyants et divers «: ce ne sont pas des personnages cohérents comme ceux d'un roman ou d'une pièce de théâtre.

1 La présence du Lion dans les livres VII à XII: un «terrible sire«

— Partez d'un repérage précis des apparitions du Lion: VII, 1 et 6; VIII, 3 et 14; XI, 1 et 5; XII, 1, v. 58 à 64, et soyez sensible aussi bien aux simili­tudes qu'aux différences qui ressortent de leur comparaison.

 

— Le Lion au fil de ses apparitions présente une certaine constance: il incarne un pouvoir absolu, violent et tyrannique, à l'inverse des livres I à VI, où il offrait diverses images de la puissance royale, plus contrastées (I, 6; II, 9 et 11; II, 11; IV, 1).

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« LES FABLES DE LA FONTAINE Les fastes apparents dissimulent mal la sinistre réalité: le Cour est emplie de cadavres, fruit des « œuvres » du maître (VII, 6).

• Un monarque abusé par ses courtisans La puissance tyrannique trouve ses limites dans l'existence des courtisans.

Le Lion se heurte à la duplicité de ses sujets, asservis et craintifs Comment s'adresser au Lion? Il faut être habile: être un grand flatteur comme le Renard (VII, 1), savoir déguiser et inventer comme le Cerf (VIII, 14), être prudent comme le Singe (XI, 5).

Il faut savoir employer un langage insincère.

Qui parle au Lion avec sincérité, comme l'Ours (VII, 6) ou l'Âne (VII, 1) se condamne.

La seule force des sujets asservis, c'est l'es­ quive (voir Texte 1, p.

39 et VII, 6, v.

34 à 36).

Le Lion manque de discernement.

Le Lion est un roi abusé: il est victime de ceux qui le flattent.

Voyez le conseil qui termine «Les obsèques de la Lionne» (vers 52 à 55).

La toute-puissance royale oblige à inventer des fables, à tenir des propos détournés.

C'est peut-être une indication sur l'attitude du fabuliste lui­ même par rapport au pouvoir politique de son époque.

• lion et Roi, même combat? Il y a des rois dans les livres VII à XII, rms imaginaires et rois réels (Charles II, Louis XIV ...

).

Il est intéressant de les comparer et de les oppo­ ser au Lion, pour voir comment se dessine un certain idéal de royauté chez La Fontaine.

Comment se conduit un Rai: discernement ou étalage de puissanœ? Dans « Le Berger et le Roi» (X, 9), le monarque, à la différence du Lion, sait recon­ naître les qualités du Berger.

En revanche, la moralité de la fable suivante fait l'éloge de l'efficacité: «Servez-vous de vos rets, l,e puissance fait tout» (voir Texte 7, p.

70).

Remarquons que La Fontaine souligne avec ironie que le Roi imaginaire et avisé appartient «au bon temps», non au «siècl,e où nous sommes'" Remarquons aussi qu'il montre les désastres auxquels conduit une autorité «aveugle» (VII, 16): la puissance royale n'a de vertu que si elle est avisée, si elle sait bien conduire la collectivité.

L'actualité confrontée à l'idéal politique.

Derrière la figure du Lion se profile le roi de France, Louis XIV, engagé dans des guerres de conquêtes.

Les allu­ sions à l'actualité politique sont peu nombreuses mais présentes (VII, 3 et 17; VIII, 4; XII, 1 O ...

).

Les deux pôles du livre VII (fables 1 et 17) opposent d'une part un souverain bestial et belliqueux (le Lion) et d'autre part Charles II, roi d'Angleterre, plus conforme à l'idéal de La Fontaine (VII, 17) : idéal d'un monarque paisible et non pas avide de conquêtes guerrières, rempli de bon sens, formé par l'amour de la science (et non pas abusé par les discours flatteurs); souverain aimé et non pas craint, de ses sujets.. »

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