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LE PORT de Baudelaire (lecture méthodique)

Publié le 01/09/2011

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baudelaire

Un port est un séjour charmant pour une âme fatiguée des

luttes de la vie. L'ampleur du ciel, l'architecture mobile des

nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement

des phares, sont un prisme merveilleusement propre à amuser

les yeux sans jamais les lasser. Les formes élancées des

navires, au gréement compliqué, auxquels la houle imprime des

oscillations harmonieuses, servent à entretenir dans l'âme le goût

du rêve et de la beauté. Et puis, surtout, il y a une sorte de

plaisir mystérieux et aristocratique pour celui qui n'a plus ni

curiosité ni ambition, à contempler, couché dans le belvédère

ou accoudé sur le môle, tous ces mouvements de ceux qui

partent et de ceux qui reviennent, de ceux qui ont encore la

force de vouloir, le désir de voyager ou de s'enrichir.

LE SPLEEN DE PARIS, XLI.

Le port est désigné ici comme un lieu de mirages et d'enchantements.

Mais son évocation est guidée par le point de vue désenchanté de celui

qui connaît la vanité du voyage, et qui a goûté l'amer savoir qu'il procure,

(Cf. Le Voyage, Les Fleurs du mal, vers 109).

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