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Le portrait de Melle de Chartres : La Princesse de Clèves

Publié le 23/05/2012

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                                Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l'on doit croire que c'était une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à voir de belles personnes. Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France. Son père était mort jeune, et l'avait laissée sous la conduite de madame de Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires. Après avoir perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour. Pendant cette absence, elle avait donné ses soins à l'éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. La plupart des mères s'imaginent qu'il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner. Madame de Chartres avait une opinion opposée ; elle faisait souvent à sa fille des peintures de l'amour ; elle lui montrait ce qu'il a d'agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu'elle lui en apprenait de dangereux ; elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité, les malheurs domestiques où plongent les engagements ; et elle lui faisait voir, d'un autre côté, quelle tranquillité suivait la vie d'une honnête femme, et combien la vertu donnait d'éclat et d'élévation à une personne qui avait de la beauté et de la naissance. Mais elle lui faisait voir aussi combien il était difficile de conserver cette vertu, que par une extrême défiance de soi-même, et par un grand soin de s'attacher à ce qui seul peut faire le bonheur d'une femme, qui est d'aimer son mari et d'en être aimée.

Cette héritière était alors un des grands partis qu'il y eût en France ; et quoiqu'elle fût dans une extrême jeunesse, l'on avait déjà proposé plusieurs mariages. Madame de Chartres, qui était extrêmement glorieuse, ne trouvait presque rien digne de sa fille ; la voyant dans sa seizième année, elle voulut la mener à la cour. Lorsqu'elle arriva, le vidame alla au-devant d'elle ; il fut surpris de la grande beauté de mademoiselle de Chartres, et il en fut surpris avec raison. La blancheur de son teint et ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l'on n'a jamais vu qu'à elle ; tous ses traits étaient réguliers, et son visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charmes.

·         La beauté de Mademoiselle de Chartres :

 

-          Les premières lignes soulignent l'importance de l'"apparence" à la cour (« parut «, « attirer les yeux «, « admiration «).

-          Le mot « beauté « est répété quatre fois.

-           Mais nous ressentons également que cette beauté forme comme une fatalité (on ne peut pas ne pas la remarquer, elle devient le centre de l'intérêt...)

Ø  On soulignera le caractère abstrait du vocabulaire, tout autant que son caractère absolu (beauté, beau, beauté parfaite...)

 

 

 

 

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« SQ2 : Ce que la fiction dit du monde : Regards croisés dans trois portraits de femmes dans les romans.

0.

I : Première lecture analytique - La Princesse de Clèves Madame de la Fayette.

• L’orig ine sociale et la position à la cour : - « Une des plus grandes héritières de France » est une tournure superlative qui indique que rien n’est plus élevé que l’origine sociale de cette jeune fille, à part la famille royale.

- « un des grands partis qu'il y eût en France », « plusieurs mariages », cela signifie que son rang et sa fortune la distingue des autres.

Son appartenance à la maison du vidame de Chartes indique sa place dans les luttes d’influence à la Cour entre le parti de la Reine et celui de la Duchesse.

• L’éducation de Mlle de Chartes : C’est ce qui est a u cœur du texte car c’est le plus important.

On le soulignera : - L’intervention directe du narrateur (en vert).

- L’absence de présence paternelle.

- Une mère qui se consacre à l’éducation de sa fille mais p arfois de façon « négative » : elle est élevé loin de la cour, elle apprend à se méfier des hommes (« tromperie », « infidélité »…) et aussi des plaisirs.

Madame de Chartres éduque sa fille d’après un système de valeurs très fortes : - La seule voie possible : le mariage.

- Des qualités morales : droiture, sincérité, honnêteté.

• Conclusion : On se rend compte que cette jeune femme est enfermée dans un système d'obligations qui dirigent sa vie.

Beauté, fortune et naissance la destinent à un puissant mariage : elle ne peut échapper à ce destin qui lui est promis et qui doit constituer sa vie.

Et la seule voie du bonheur est d'aimer son mari - ce que "la destinée" ne lui donnera pas.

La seule voie du bonheur est d’aimer son mari et d’en être aimée.

Son mari l’aim era mais elle ne l’aimera pas.

http://lettres.ac -rouen.fr/francais/tendre/portrait.html 12 /12/11 Correction des questions du livre (séance 0) : 1.

Le point de vue du narrateur est point de vue omniscient : il connaît la façon dont elle a été élevée ; ses qualités morales alors qu’on ne la pas vue agir encore ; il connaît aussi ses très nobles origines sociales.. »

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