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Le Prométhée mal enchaîné

Publié le 14/09/2015

Extrait du document

Ce qui fait la valeur d’un homme, ce n’est pas la vérité qu’il possède, ou qu’il croit posséder; c’est l’effort sincère qu’il fait pour la conquérir. Ce n’est point par la possession, mais par la recherche de la vérité que l’homme grandit ses forces et qu’il se perfectionne. Si Dieu tenait enfermée dans sa main droite la Vérité tout entière, et dans sa main gauche l’aspiration éternelle vers la Vérité, même avec la condition de se tromper toujours, et s’il me disait : choisis ! je saisirais humblement sa main gauche, et je dirais : Donne, mon père, car la Vérité pure n’est faite que pour toi. 

Quand je déclare : il faut avoir un aigle, vous pourriez tous vous écrier : Pourquoi ? — Or, que voulez-vous que je réponde, qui ne puisse se ramener à cette formule où s’affirme mon tempérament: Je n’aime pas l’homme ; j’aime ce qui le dévore.

« aur dù:mx.

celui aui s'est affirmé contre eux, inaugu­ rant un monde où l'homme refu:~e d'être écrasé par les puissances qui le dépassent.

Dans la sotie de Gide, Prométhée est mal enchaîné puisqu'il se promène sur les boulevards parisiens, mais du moins au début, il est accompagné par son aigle.

Il fait même une conférence dans laquelle il explique qu'il faut avoir un aigle et que, d'ailleurs, nous en avons tous un.

Dans le cadre de cette conférence, il prononce la formule étudiée ici: «Quand je déclare: il faut avoir un aigle, vous pour­ riez tous vous écrier: Pourquoi? -Or, que voulez­ vous que je réponde, qui ne puisse se ramener à cette formule où s'affirme mon tempérament: Je n'aime pas l'homme; j'aime ce qui le dévore.)) ..,..

André Gide reviendra à plusieurs reprises sur cette formule qui exprime la nécessité pour rester vivant et homme de toujours s'interroger, de toujours tendre au dépassement de soi-même et de n'être jamais satisfait.

En octobre 1894, il notait déjà dans son Journal ces paroles de Lessing (Allemagne, 1729-1781) qu'il jugeait admirables et qui le sont effectivement : «Ce qui fait la valeur d'un homme, ce n'est pas la vérité qu'il possède, ou qu'il croit posséder; c'est l'effort sincère qu'il fait pour la conquérir.

Ce n'est point par la possession, mais par la recherche de la vérité que l'homme grandit ses forces et qu'il se perfec­ tionne.

Si Dieu tenait enfermée dans sa main droite la Vérité tout entière, et dans sa main gauche l'aspiration éternelle vers la Vérité, même avec la condition de se tromper toujours, et s'il me disait: choisis! je saisirais humblement sa main gauche, et je dirais: Donne, mon père, car la Vérité pure n'est faite que pour toi.)) Le 4 novembre 1929, il s'exprime ainsi dans son Journal:. »

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