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le réalisme

Publié le 06/04/2011

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Le Réalisme
 
Le terme « réalisme « vient du latin « realis « signifiant « réel « (de « res « = chose, réalité). Au sens large, une oeuvre réaliste s'applique à représenter les hommes et le monde tels qu'ils sont et non à travers le filtre de l'intelligence ou de l'imaginaire de son auteur. Historiquement, le réalisme est un mouvement artistique, essentiellement littéraire et pictural, qui naît en 1850 et s'étend sur la seconde moitié du 19ème siècle. En réaction contre le romantisme sentimental, le réalisme s'inspire des méthodes scientifiques pour se concentrer sur l'étude et la description objective des faits et des personnages.
I) Histoire du mouvement
L'école réaliste éclôt autour des vives réactions suscitées par les toiles de Courbet (l'Après-dîner à Ornans en 1849 et l'Enterrement à Ornans en 1850). Peintres et auteurs se réunissent autour de l'artiste pour défendre ce courant artistique en devenir contre une critique virulente. La théorie du mouvement prend forme avec la publication du recueil d'articles de Champfleury (le Réalisme, 1857) et la création de la revue Le Réalisme en 1856 par Duranty. En 1857, Madame de Bovary, le roman de Flaubert, fait scandale.
II) Contexte historique, économique et social
Le mouvement réaliste naît au lendemain de la révolution de 1848 dans une société en pleine mutation, qui devient essentiellement matérialiste. Tandis que les banques se multiplient, que la société s'industrialise entraînant l'émergence d'un prolétariat important, les intellectuels se passionnent pour les sciences et les techniques. 
Les réalistes rejettent l'idéalisme et le sentimentalisme du romantisme ainsi que le formalisme bourgeois du classicisme. Ils s'inspirent de la vie quotidienne du prolétariat et des « petites gens «, qu'ils se donnent pour mission de décrire fidèlement, sans en adoucir l'âpre réalité ; en cela, ils entendent atteindre à la même sincérité que la photographie naissante.
III) Personnages et thèmes du mouvement réaliste
1/ Les personnages
Aux héros romantiques, le réalisme substitue l'homme ordinaire, au destin des plus communs. Faisant écho aux bouleversements politiques, l'écrivain réaliste dépeint le déclin de l'aristocratie et quand il fait intervenir un aristocrate, il s'agit bien souvent d'un vieillard sans avenir et décadent.
Le jeune homme est une des figures principales du roman réaliste. Souvent ambitieux et arriviste, il constitue un prétexte parfait pour évoquer les nouvelles donnes de cette société dominée par le pouvoir de l'argent.
La femme mariée, et à travers elle la condition féminine, est largement décrite dans la littérature réaliste. 
La figure populaire est certainement la plus valorisée. Le peuple, jusqu'alors délaissé par la littérature ou cantonné à des faire-valoir, fait son entrée sur la scène littéraire par la grande porte et occupe les premiers rôles.
Le bourgeois est un des personnages récurrents du roman réaliste. La classe bourgeoise est bien souvent décrite comme une incarnation de l'étroitesse d'esprit, voire de la bêtise crasse.
2/ Les thèmes
Les thèmes de prédilection du réalisme traduisent la vision définitivement matérialiste de l'époque, qui nie farouchement la dimension spirituelle de l'univers et de l'homme.
Le pouvoir de l'argent ;
Le corps (érotisme, sensualité, souffrance) : fin de la pudeur ;
La maladie et la médecine (ce thème rejoint le thème du corps souffrant) ;
L'absence de spiritualité (négation de Dieu, dénonciation de la religion, mort vue comme une fin).
IV) Méthodes
L'écrivain réaliste, soucieux de produire des descriptions fidèles, s'inspire des méthodes scientifiques, et en particulier de la médecine et des sciences naturelles. L'auteur réaliste se propose de devenir un historien des moeurs de son époque et pour y parvenir, accumule les sources livresques les plus qualifiées (documents médicaux, gazettes judiciaires, études historiques, coupures de presse, traités théologiques...). Il nourrit son travail d'enquêtes minutieuses réalisées sur le terrain, à la manière d'un journaliste. Zola, avant d'écrire Germinal, n'hésitera pas à descendre dans une mine.
V) Genres de la littérature réaliste
1/ Le roman
La littérature réaliste consacrera le roman, genre jusqu'alors négligé et mineur. Parce qu'il autorise toutes les libertés formelles, le roman devient le genre parfait pour décrire avec précision la richesse du monde.
2/ La nouvelle
Le rayonnement de la presse, en plein développement, donne une impulsion au récit court qu'est la nouvelle. Maupassant sera le meilleur représentant de la nouvelle réaliste, sorte de cliché instantané, qui peint fidèlement et sans concession une tranche d'humanité.

« Satisfaits et insatisfaits accordent désormais à ces réalités une attention accrue.

Le climat intellectuel Chez les penseurs, le recul du romantisme est sensible.

Aux utopies des socialistes du début du siècle succède !~analyse plus mordante de Prou­ dhon (1809-1865).

Sainte-Beuve (1804-1869), qui s'était d'abord mêlé au mouvement roman­ tique, se présentant tour à tour sous les traits du poète timide Joseph Delorme et d'Amaury, voluptueux repenti, découvre maintenant dans la critique sa véritable vocation : mais il ne fait plus, comme jadis au Globe ou à la Revue de Paris, cette critique passionnée et virulente qu'il appelait lui-même la « critique d'invasion » .

Les Causeries du lundi (1851-1862), suivies par les Nouveaux lundis (1863-1870), se proposent une tâche plus « positive » : « étudier chaque être, c'est-à-dire chaque auteur, chaque talent, selon les conditions de sa nature, [ . ..

]en faire une vive et fidèle description, à charge toutefois de le classer ensuite et de Je mettre à sa place dans l'ordre de l' art » .

Interrogeant la biographie, considérant l' œuvre littéraire comme un docu­ ment humain , il demande à la personnalité du créateur le secret de 1' œuvre : « tel arbre, tel fruit ».

Car dans le verger de notre littérature, ce sont bien des espèces qu'identifie ce natura­ liste égaré , ce botaniste des lettres à qui Marcel Proust a su dire son fait dans son Contre Sainte­ Beuve : « Cette méthode méconnaît ce qu'une fréquentation un peu profonde avec nous-mêmes nous apprend : qu'un livre est le produit d'un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices.

» Pourtant, Sainte-Beuve a laissé une œuvre impo­ sante, ne serait-ce que la magistrale histoire de Port-Royal (1840-1859), et une grande partie de la critique française a été, jusqu'à nos jours, marquée par son influence (1).

Taine (1828-1893) a contribué, mais avec beaucoup plus de raideur, à la constitution de la critique positive.

Dès 1853, son Essai sur les fables de La Fontaine (dont le titre définitif sera , en 1860, La Fontaine et ses fables) explique 1' œuvre littéraire par la trinité de la race, du milieu et du moment et par .Ja présence d'une faculté maîtresse qui, dans le cas du Champenois , est l'imagination poétique.

Il étend son champ d'investigation à la littérature ancienne (Essai l.

Sur ce point, voir p.

719 .

• ·~ ...

i .; (,) .; ..j :a u Quelques Dames de l'âge positiviste : en haut à gauche.

Proudhon, théoricien du socialisme, tableau de Courbet; en haut à droite, le critique Sainte-Beuve, aquarelle par Girard; en bas à gauche, le critique et historien Taine; en bas à droite, 1\mlle Littré, l'auteur du célèbre d.lcdonnalre, d.lt. »

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