le réalisme
Publié le 06/04/2011
Extrait du document
«
Satisfaits et insatisfaits accordent désormais
à ces réalités une attention accrue.
Le climat intellectuel
Chez les penseurs, le recul du romantisme est
sensible.
Aux utopies des socialistes du début
du
siècle succède !~analyse plus mordante de Prou
dhon (1809-1865).
Sainte-Beuve (1804-1869),
qui s'était
d'abord mêlé au mouvement roman
tique, se présentant
tour à tour sous les traits
du poète timide Joseph Delorme et d'Amaury,
voluptueux repenti, découvre maintenant dans
la critique sa véritable vocation : mais
il ne fait
plus, comme jadis
au Globe ou à la Revue de
Paris,
cette critique passionnée et virulente qu'il
appelait
lui-même la « critique d'invasion » .
Les Causeries du lundi (1851-1862), suivies par
les Nouveaux lundis (1863-1870), se proposent
une tâche plus
« positive » : « étudier chaque
être, c'est-à-dire chaque auteur, chaque talent,
selon les conditions de sa nature, [ .
..
]en faire une
vive et fidèle description, à charge toutefois de le
classer
ensuite et de Je mettre à sa place dans
l'ordre de l' art » .
Interrogeant la biographie,
considérant l' œuvre littéraire comme un docu
ment humain ,
il demande à la personnalité du
créateur
le secret de 1' œuvre : « tel arbre, tel
fruit
».
Car dans le verger de notre littérature,
ce sont bien des espèces qu'identifie ce natura
liste égaré , ce botaniste des lettres à qui Marcel
Proust a su dire son fait dans son Contre Sainte
Beuve : « Cette méthode méconnaît ce qu'une
fréquentation un peu profonde avec nous-mêmes
nous apprend :
qu'un livre est le produit d'un
autre moi que celui que nous manifestons dans
nos habitudes, dans la société, dans nos vices.
»
Pourtant, Sainte-Beuve a laissé une œuvre impo
sante, ne serait-ce que la magistrale histoire de
Port-Royal (1840-1859), et une grande partie de
la critique française a été,
jusqu'à nos jours,
marquée
par son influence (1).
Taine (1828-1893) a contribué, mais avec
beaucoup plus de raideur, à la constitution de la
critique positive.
Dès 1853, son
Essai sur les
fables de
La Fontaine (dont le titre définitif
sera , en 1860,
La Fontaine et ses fables) explique
1' œuvre littéraire par la trinité de la race, du
milieu et du moment et par .Ja présence d'une
faculté maîtresse qui, dans le cas du Champenois ,
est l'imagination poétique.
Il étend son champ
d'investigation à
la littérature ancienne (Essai
l.
Sur ce point, voir p.
719 .
•
·~ ...
i .; (,) .; ..j
:a u
Quelques Dames de l'âge positiviste : en haut à gauche.
Proudhon, théoricien du socialisme, tableau de Courbet; en haut à droite, le critique Sainte-Beuve, aquarelle par Girard; en bas à gauche, le critique et historien Taine; en bas à droite, 1\mlle Littré, l'auteur du célèbre d.lcdonnalre, d.lt.
»
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